Au cœur des tensions diplomatiques, le Niger se retrouve à la croisée des chemins. Récemment, les États-Unis ont amorcé un tournant dans leurs relations avec les autorités de transition nigériennes. Le 2 décembre 2023, l’ambassadrice américaine Kathleen Fitzgibbon a remis ses lettres de créance au ministre des Affaires Étrangères nigérien, Bakary Yaou Sangaré. Ce geste marque une évolution notable, s’inscrivant dans une tendance mondiale où des puissances comme la Chine, la Russie et des pays du Golfe choisissent le dialogue et le respect de la souveraineté nigérienne, plutôt que l’affrontement.
Cette orientation a visiblement influencé les actions de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), actuellement en pleine réflexion sur sa stratégie à adopter vis-à-vis du Niger. La CEDEAO, après avoir imposé des sanctions rigoureuses au Niger à la suite du coup d’État militaire du 26 juillet, envisage désormais un assouplissement de ces mesures.
Le sommet récent de la CEDEAO a mis en lumière cette exigence, reflétant un changement de stratégie de l’organisation face aux pressions régionales et mondiales. Un comité spécial, composé des présidents du Bénin, du Togo et de Sierra Leone, a été formé pour entamer des négociations avec le régime militaire au Niger.
Tchiani dit niet
La CEDEAO aurait en effet proposé dès le départ de lever les sanctions imposées au Niger en échange de la libération de l’ex-président Mohamed Bazoum, détenu depuis fin juillet. Malgré les demandes répétées pour sa libération, il reste en détention. La situation reste tendue, avec la CEDEAO qui continue de presser pour un retour rapide à un régime civil et menace même d’interventions militaires.
Le leader militaire nigérien, le général Abdourahamane Tchiani, a cependant refusé de libérer M. Bazoum, tout en acceptant de réduire la période de transition. Mais le détail crucial de cette réduction reste non précisé. Cette déclaration, diffusée sur la chaîne nationale, démontre la détermination du régime militaire à maintenir son emprise, malgré les pressions internationales et régionales.
En réponse à cette prise de position, la CEDEAO a annoncé qu’elle maintiendrait ses sanctions sur le Niger. Toutefois l’organisation a alors opté pour une version light des exigences : une transition rapide vers un gouvernement civil dit-on dans les couloirs. Pour l’heure pas de retour formel sur ce point du coté de Niamey. Elle a cependant exprimé sa volonté de collaborer avec les militaires pour établir une feuille de route pour la transition. En fonction des résultats de ces discussions, les sanctions pourraient être progressivement assouplies. Cette ouverture au dialogue montre une certaine flexibilité de la part de la CEDEAO, qui semble chercher un équilibre entre la fermeté et la diplomatie.
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