Les entrepreneurs, les agents de l’Etat et autres prestataires sollicités dans le cadre de la mise en œuvre du Programme pluriannuel d’appui au secteur eau et assainissement (PPEA II) peuvent pousser un ouf de soulagement. Pour cause, le gouvernement vient de donner son accord pour payer les prestations qui entrent en ligne de compte de ce projet dans lequel l’Etat a perdu le financement en raison des irrégularités constatées.
« La mise en œuvre du programme avait été arrêtée suite à de graves irrégularités constatées dans la gestion financière selon l’audit effectué en 2014 (…). Il s’en est suivi la perte du financement du programme en exécution », a rappelé le relevé du compte rendu du conseil des ministres tenu ce mercredi sous la houlette du président Patrice Talon. Les irrégularités constatées ont amené le président Boni Yayi à suspendre les commandes en cours et à mettre fin aux travaux.
L’administration Talon en novembre 2018 a mis en place un comité interministériel pour élucider au mieux cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre et de salives. La mission de ce comité est de « procéder à la vérification minutieuse, à l’analyse sur pièces, à la validation et à la régularisation des dettes du PPEA II au jour de l’arrêt du programme », renseigne le compte rendu. Sur les 260 dossiers de commande publique et 1.147 ordres de mission examinés, le comité a validé 48 dossiers concernant des prestataires et entrepreneurs, pour un montant 997 millions 42 mille 244 FCFA ainsi que 998 ordres de mission aux noms d’agents publics pour un montant de 146 millions 796 mille FCFA.
Sur la base de ce rapport, le gouvernement a donc décidé de payer plus d’un milliard de FCFA seront payés à ces ayant droits notamment pour certaines prestations qui avaient été déjà réalisées avant la suspension du programme. « Le Comité a rejeté sous réserve de validation, les 332 dossiers restants, d’un montant total estimé à 3.085.569.088 FCFA, parmi lesquels certains sont relatifs à des prestations intellectuelles dont les ordres de service, les rapports et les procès-verbaux de validation figuraient dans les dossiers au moment de leur étude », informe le gouvernement.
Le Comité a étudié 18 autres dossiers qui relèveraient de la contrepartie béninoise au programme avec le partenaire néerlandais. Après analyse, ces dossiers ont été considérés comme des dettes imputables aux ressources mises en place par le partenaire pour le fonctionnement de cette direction générale de l’eau. Le Conseil a décidé de la mise en place d’un nouveau comité qui devra poursuivre, méthodiquement, l’examen en profondeur des dossiers différés ou rejetés, notamment ceux liés aux prestations intellectuelles, avec un accent particulier sur les ordres de service.
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