L’ancien président de la Cour constitutionnelle du Bénin, Théodore Holo s’est prononcé sur la situation relative à la loi d’amnistie récemment rejetée par la Commission des lois de l’Assemblée nationale. Pour le constitutionnaliste qui était l’invité de la télévision Web Esae Tv, l’emprisonnement des opposants n’a jamais été un fait qu’il approuve. Il a également fait remarquer qu’il a espoir que la prochaine tentative soit la bonne.
Pendant plus d’une heure, l’ancien président de la Cour constitutionnelle du Bénin a donné son avis sur certains faits qui se sont produits dans son pays alors qu’il était encore actif dans la sphère politique. Le constitutionnaliste a notamment rappelé le rôle qu’il avait joué alors que l’actuel patron de la Marina était en conflit avec l’ancien président Boni Yayi. Théodore Holo a rappelé qu’il avait joué la médiation alors que Patrice Talon avait été interpellé.
« Quand monsieur Talon Patrice était en difficulté avec le président Yayi Boni, qu’il a été enfermé au commissariat, je présidais la Conférence des présidents d’institution. A la demande du président de la Cour suprême Batoko qui m’a accompagné, j’ai rencontré le président Yayi Boni pour plaider pour sa libération », s’est rappelé Théodore Holo lors de l’interview qu’il a accordée Esae Tv. « Il a donné son accord et je lui ai demandé si je pouvais informer la femme de Monsieur Talon Patrice. Il a donné son accord. Comme je ne connaissais pas sa maison, c’est Batoko qui m’a accompagné. J’ai dit à sa femme que le soir même son mari sera libéré. Malheureusement, il n’a pas été libéré le soir-là. Il a été libéré le lendemain », a-t-il poursuivi dans sa déclaration.
Ce fut le moment pour lui de revenir sur le cas des opposants Reckya Madougou et le professeur Joël Aïvo. Pour lui, la détention des opposants politiques n’est pas un fait qu’il approuve. Aussi, a-t-il mis l’accent sur la démarche qu’il avait entreprise pour le président Patrice Talon alors qu’il était en difficulté avec Boni Yayi. « Je n’ai jamais été partisan de l’emprisonnement des opposants. Je vous ai parlé tout à l’heure de la convivialité de la compétition électorale et je vous ai parlé également du droit de l’opposition de critiquer et de faire des propositions alternatives tout en respectant l’autorité. Donc par conséquent, je suis favorable à ce que les opposants ne passent pas leur temps en prison », a-t-il martelé au cours de cette sortie médiatique qu’il a faite.
Rappelons que cette réaction par rapport à la situation des opposants béninois intervient dans un contexte où la proposition de loi spéciale portant amnistie et/ou abandon de poursuites judiciaires au profit de personnalités politiques pour des faits criminels a été rejetée par la commission des lois de l’Assemblée nationale réunie en session le mercredi 3 janvier dernier. Selon plusieurs observateurs béninois, ce rejet n’est pas surprenant au regard des dernières sorties médiatiques qui avaient été faites par le président Patrice Talon.
Lors de la dernière rencontre entre Patrice Talon et les responsables de la formation politique Les Démocrates, le président béninois avait formellement fait savoir sa position. « Monsieur le président Boni Yayi, je vous ai déjà dit que je ne compte pas gracier Reckya Madougou. Si les acteurs politiques ne doivent pas rendre compte de leurs actes, ce n’est pas bien (…). Laissons un code à la République. Parfois le pardon peut être une faute », a-t-il indiqué en affichant le même argumentaire par rapport aux différentes personnalités politiques béninoises qui sont exilées depuis quelques années. L’échec de la loi d’amnistie avait été prédit à cet instant précis par de nombreux observateurs.
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