Centrafrique : les USA démentent toute implication dans des pourparlers avec une société militaire

Antony Blinken. Photo : (AP Photo/Susan Walsh, Pool)

Les États-Unis ont récemment réfuté toute participation dans les activités de Bancroft Global Development en République centrafricaine (RCA), malgré les déclarations de la société reconnaissant des contacts avec le régime du président Faustin Archange Touadéra fin décembre 2023. La société américaine, tout en admettant ces échanges, a clairement affirmé son indépendance vis-à-vis des autorités américaines. Cette clarification intervient dans un contexte où la RCA, liée depuis 2018 au groupe de mercenaires russe Wagner, cherche à diversifier ses partenariats stratégiques.

Selon des sources du Monde, des pourparlers entre Washington et Bangui avaient eu lieu à la fin de l’année 2022, proposant un accord de sécurité en échange d’une dissociation avec Wagner. Cependant, ni les États-Unis ni Bangui n’ont confirmé formellement cette proposition. Le porte-parole du département d’État américain, Vedant Patel, a affirmé que Washington n’avait pas donné son « feu vert » à Bancroft, soulignant que le département d’État n’avait pas été impliqué dans la décision de la société de s’implanter en RCA.

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La déclaration de Patel va plus loin en précisant que le département d’État n’avait pas sollicité l’implication d’une quelconque société militaire privée en RCA. Les États-Unis, selon lui, aspirent à voir une RCA prospère respectant les droits humains et l’État de droit. Cette mise au point souligne le désir américain de promouvoir la stabilité dans la région, tout en laissant planer des interrogations sur les motivations réelles de Bancroft Global Development.

Depuis le retrait en 2016 d’un important contingent français, la Centrafrique a accueilli en 2018 des centaines de mercenaires du groupe Wagner, officiellement pour entraîner l’armée. Cependant, la mutinerie avortée en Russie en juin et la mort du fondateur du groupe, Evgueni Prigojine, en août, ont plongé Wagner dans une phase de recomposition. Les liens fréquents entre les entreprises de sécurité privée américaines et l’État américain soulèvent des questions sur la nature des relations entre Bancroft et le gouvernement américain.

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