La tension entre Israël et l’Afrique du Sud atteint des sommets inédits alors que Pretoria accuse Israël de violer la Convention des Nations unies sur le génocide. Cette accusation historique a été portée jeudi dernier, mettant en lumière la gravité de la situation à Gaza. Selon Pretoria, les engagements pris par Israël en vertu de la Convention, instaurée en 1948 à la suite de l’Holocauste, sont rompus. L’attaque du Hamas le 7 octobre, bien que condamnable, ne saurait justifier les événements tragiques qui se déroulent actuellement dans la bande de Gaza.
L’Afrique du Sud a réagi avec urgence en saisissant la Cour internationale de Justice (CIJ) de l’ONU, demandant à cette instance de contraindre Israël à « suspendre immédiatement ses opérations militaires » à Gaza. Cela a conduit Israël à s’exprimer devant la CIJ, qualifiant l’affaire d’ »absurde » et accusant Pretoria de servir de « bras juridique » au Hamas, qualifié d’organisation terroriste.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a vivement réagi en dénonçant l’accusation de génocide comme étant une tentative de défendre le Hamas au nom de l’Holocauste. Les déclarations de Netanyahu soulignent la complexité de la situation, où Israël se voit accusé de génocide alors même qu’il affirme mener une légitime défense contre les attaques du Hamas.
Le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre a été marqué par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, provoquant la mort de 1 140 personnes, majoritairement des civils. En riposte, Israël a lancé une offensive à Gaza, entraînant la mort d’au moins 23 469 personnes, principalement des femmes, des adolescents et des enfants, selon les autorités du Hamas.
Le ministre sud-africain de la Justice, Ronald Lamola, a souligné devant la CIJ que même une attaque armée sur le territoire d’un État ne justifie pas une violation de la Convention sur le génocide. Pretoria affirme que la réponse d’Israël à l’attaque du 7 octobre a franchi cette ligne, entraînant des violations de la Convention. Lamola a également précisé que l’accusation n’est pas portée au nom du Hamas, mais plutôt au nom des Palestiniens, en particulier des civils tués à Gaza.
Adila Hassim, avocate de l’Afrique du Sud, a insisté sur le fait que la campagne de bombardements israélienne vise à « la destruction de la vie des Palestiniens » et conduit ces derniers « au bord de la famine ». Elle a présenté devant la CIJ des preuves des 13 dernières semaines, démontrant un modèle de comportement et d’intention justifiant une allégation plausible d’actes génocidaires.
En tant que co-signataire de la Convention, l’Afrique du Sud peut poursuivre Israël devant la CIJ, un acte qui a suscité une réaction ferme du président israélien Isaac Herzog. Il a déclaré qu’il n’y a « rien de plus atroce et absurde » que les accusations portées par Pretoria. Herzog a assuré que lors de leur présentation devant la CIJ.
Laisser un commentaire