Depuis quelques jours, les propos tenus par le président Louis Gbèhounou Vlavonou ont suscité une grosse polémique au sein de la classe politique malgré les clarifications apportées par son porte-parole. Les partis Fcbe, NFN et GSR se sont opposés à « une révision opportuniste » de la loi fondamentale tandis que Les Démocrates (LD) subodore « un complot contre le peuple » béninois. Si jusque-là les partis de la majorité présidentielle notamment l’UP-R et le BR, semblent esquiver la question, le gouvernement a quant à lui, levé l’équivoque et affiché clairement sa position par rapport à cette polémique.
Lors de son point de presse hebdomadaire après le conseil des ministres tenu ce mardi 9 janvier 2024, Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement a déclaré que ce projet de révision de la constitution n’existe pas. Ce fut le lieu pour le porte-parole du gouvernement de réitérer la bonne foi et surtout l’engagement du président Patrice Talon à respecter les fondamentaux de la constitution.
« C’est le président Patrice Talon qui a fait réviser la constitution dans un contexte où l’Assemblée nationale lui était acquise à 100% et qui à cette époque-là n’a pas jugé utile de sauter les verrous de limitation de mandat, sachant très bien qu’à la prochaine occasion, l’opposition serait certainement présente à l’Assemblée nationale. Il ne l’avait pas fait. Bien au contraire, il a fait mettre dans cette constitution qu’au Bénin, nul ne peut de sa vie effectuer plus de deux mandats présidentiels », a rappelé Wilfried Léandre Houngbédji.
S’agissant des propos du président de l’Assemblée nationale, le secrétaire général adjoint du gouvernement a fait observer que Louis Gbèhounou Vlavonou, lors de son investiture avait évoqué le sujet en suggérant à la 9e législature « de toucher à quelques aspects de la constitution tout en préservant le caractère républicain de l’Etat et la limitation des mandats ». Selon lui, il ne devrait plus y avoir de débat dès lors que les fondamentaux sont maintenus.
« La révision de novembre 2019 a pris le soin de préciser qu’elle n’emportait ni une nouvelle République ni une nouvelle constitution », a rappelé Wilfried Léandre Houngbédji. Se fondant sur ces éléments, le porte-parole de gouvernement a estimé que toutes les garanties avaient été données pour éviter ces querelles qu’il juge d’ailleurs « inutiles ». « Ceux qui agitent l’idée d’une telle révision parmi lesquels des gens qui hier, ont ferraillé dur, ont tout fait pour obtenir une révision opportuniste afin de prolonger leur bail à la tête du pays, j’ai le sentiment qu’ils ont envie que d’autres portent avec eux ou pour eux les péchés qu’ils auraient voulu commettre il y a quelques temps », relève Wilfried Léandre Houngbédji en précisant que ce débat n’est pas d’actualité au sein du gouvernement.
« Pour le gouvernement, ce débat, il n’existe pas. Pour le président Talon, ce débat, il n’existe pas et pour davantage pour sa majorité à l’Assemblée nationale, ce débat n’existe pas », a martelé le porte-parole du gouvernement. Selon Wilfried Léandre Houngbédji, « il y aura débat probablement, si la proposition de révision de la constitution prenait forme et suit des aspects précis qui auraient été identifiés non pour permettre au président Patrice Talon de s’octroyer un bail supplémentaire à la tête de notre pays à l’issue de celui-ci qui est bien le dernier et qui prend fin dans moins de deux ans et demi ».
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