L’océan agité du Golfe d’Aden a été le théâtre d’une opération dramatique impliquant l’armée américaine, révélant une fois de plus la complexité et les dangers des conflits modernes. Les forces navales américaines, impliquées dans une mission nocturne risquée le jeudi dernier, ont rencontré un tournant tragique lorsque deux membres des Navy SEALs ont disparu en mer. Leur mission : aborder un dhow, un petit navire de pêche ou de fret couramment utilisé dans la région, soupçonné de transporter des composants de missiles balistiques et de croisière fabriqués en Iran à destination des militants Houthis au Yémen.
Selon le Commandement central des États-Unis (USCENTCOM), cette opération était d’une importance cruciale, car elle marquait la première saisie de ce type depuis que les Houthis ont commencé à mener plus de 30 attaques de drones et de missiles contre la navigation commerciale dans la mer Rouge, majoritairement déjouées par les forces navales américaines, françaises et britanniques. L’enjeu était d’autant plus significatif que le dhow avait été identifié le 10 janvier 2024 lors d’une évaluation révélant qu’il était en train de se livrer à la contrebande.
La complexité de la mission était exacerbée par les conditions de mer difficiles. Eric Oehlerich, un ancien commandant SEAL et contributeur à ABC News, a souligné les défis inhérents à de telles opérations nocturnes. Il a décrit les risques de chavirement des embarcations, les difficultés d’établissement d’un point d’ancrage solide et les dangers de l’escalade entre deux navires en collision, sans oublier le défi de prendre le contrôle du dhow une fois à bord.
Les SEALs opéraient depuis la base navale expéditionnaire USS Lewis B Puller (ESB 3), un navire de fret converti équipé de ponts d’atterrissage pour hélicoptères et capable de déployer de petites embarcations utilisées par les SEALs. Lors de l’approche du dhow, des hélicoptères et des drones survolaient la zone, offrant un soutien crucial à l’équipe d’abordage. Après la saisie, une recherche initiale dans le dhow a révélé le 12 janvier 2024 la présence de matériel suspect dans ses cales, confirmé plus tard comme étant des Armes Conventionnelles Avancées (ACW).
Cette opération a également mis en lumière l’implication continue de l’Iran dans la déstabilisation régionale. Le général Michael Erik Kurilla, commandant de l’USCENTCOM, a déclaré : « Il est clair que l’Iran continue de transporter une aide létale avancée aux Houthis, une autre preuve de la manière dont l’Iran sème activement l’instabilité dans toute la région en violation directe de la Résolution 2216 du Conseil de sécurité de l’ONU et du droit international.«
La disparition des deux SEALs lors de cette opération souligne les dangers et les sacrifices inhérents à la lutte contre le trafic d’armes et la piraterie dans des eaux internationales. Alors que les opérations de recherche et de sauvetage se poursuivent, cette tragédie met en lumière les risques considérables auxquels sont confrontés les militaires dans l’exercice de leurs fonctions, ainsi que la complexité croissante des conflits maritimes dans une région déjà instable.
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