L’armée française a connu des revers significatifs dans la région du Sahel, marqués par des retraits successifs du Mali, du Burkina Faso et, plus récemment, du Niger. Ces événements soulignent un changement notable dans l’influence française en Afrique de l’Ouest, région autrefois considérée comme un bastion de la présence militaire et politique française. Le dernier contingent de troupes françaises a quitté le Niger en décembre 2023, actant ainsi la fin d’une présence militaire française qui s’étendait sur plus d’une décennie dans la lutte contre les insurrections armées dans la vaste étendue du Sahel.
Cette décision a fait suite à des demandes explicites des gouvernements militaires qui ont pris le pouvoir au Niger, ainsi qu’au Mali et au Burkina Faso, ces derniers ayant tous exprimé le souhait de voir les forces françaises quitter leur sol suite à des coups d’État. Ces retraits marquent une période de réévaluation des stratégies de sécurité dans la région, avec une montée en puissance d’autres acteurs internationaux et une évolution notable des relations diplomatiques et militaires entre la France et ces nations sahéliennes.
Dans le cadre d’une nouvelle orientation de la politique étrangère française en Afrique, Jean-Marie Bockel, l’envoyé personnel d’Emmanuel Macron pour le continent, a récemment mis en lumière les plans de la France pour remodeler sa présence militaire, notamment en Côte d’Ivoire. Lors de sa visite à Abidjan le 21 février, première étape d’une série de consultations sur le continent, Bockel a souligné l’importance d’une approche rénovée basée sur le partenariat et le dialogue.
Au cours de sa rencontre avec le président ivoirien Alassane Ouattara, Bockel a exprimé la volonté de la France de ne pas diminuer ses efforts en matière de sécurité mais de les réorienter pour mieux répondre aux besoins spécifiques des pays africains. Cette démarche intervient dans un contexte où la présence militaire française en Afrique est scrutée, suite aux tensions récentes dans plusieurs pays de la région.
La France, qui entretient des liens historiques avec plusieurs pays africains, cherche à adapter sa stratégie en réponse aux évolutions géopolitiques du continent. Bockel a évoqué des « évolutions » dans la présence française, avec une empreinte réduite dans certains domaines tout en étant renforcée dans d’autres, sans toutefois fournir de détails précis.
Ce « remodelage » s’inscrit dans la continuité des efforts de Paris pour redéfinir ses relations avec l’Afrique, en se positionnant comme un partenaire à l’écoute des besoins des pays africains, en particulier en matière de sécurité. Les récents retraits des troupes françaises de pays tels que le Mali, le Burkina Faso et le Niger soulignent l’urgence d’une telle réorientation.
Outre la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Gabon et le Tchad, pays abritant également des bases militaires françaises, sont concernés par cette révision stratégique. Les recommandations de Jean-Marie Bockel, attendues en juillet, détermineront les contours précis de cette nouvelle approche française
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