A l’Union progressiste le renouveau, c’est un méli-mélo au sujet de la relecture du code électorale et la révision de la constitution. Ça va dans tous les sens et le parti risque même d’exploser. Après la guéguerre entre Lazare Sèhouéto et Orden Alladatin, c’est désormais la haute direction qui donne des ordres à ses députés sur leur comportement vis-à-vis de ces deux sujets.
Les députés du groupe parlementaire Union progressiste le renouveau ont l’obligation d’adhérer à la proposition de réforme constitutionnelle soumise au Parlement par leur collègue Assan Séibou. Au-delà d’un appel, c’est une injonction faite aux députés par les responsables du parti. Au cours d’une session extraordinaire qu’elle a tenue le mardi 13 février 2024, la direction exécutive nationale de l’Union progressiste le renouveau « a pris acte de l’adhésion du Groupe parlementaire UP Le Renouveau à la proposition de révision constitutionnelle du député Assan Séibou ». Dans sa décision, la haute juridiction ordonne au Parlement de procéder à une relecture du code électoral en vue de corriger un problème de rupture d’égalité entre les parrains à l’occasion de la présidentielle 2024. La proposition de loi portant révision de la constitution ne fait pas consensus.
Le président de la République, a à maintes reprises, a assuré qu’il n’entend pas se maintenir au pouvoir au-delà de 2026. Lors d’une conférence de presse jeudi 8 février 2024, Patrice Talon a même affirmé qu’il serait prêt pour une réduction de son mandat si nécessaire en vue de régler le problème de rupture d’égalité entre les parrains qui se pose si c’est le choix des parlementaires. Le président de la République s’est aussi désolidarisé de la proposition de révision constitutionnelle sur la table des parlementaires. Le chef de l’Etat béninois a déclaré n’être ni de près, ni de loin mêlé à cette proposition.
« D’ailleurs, moi, je ne veux aucune révision de la constitution. Le calendrier électoral, laissez-le tel quel. Et c’est ma position aujourd’hui devant vous. Si cette question réveille tous les démons, alors là, fermons cette page-là. Ne faisons aucune correction. Même s’il y a des fautes de français dans la Constitution, on laisse tel quel. Même s’il y a des erreurs matérielles, laissons tel quel. On le fera en mai ou juin 2026 quand je serai parti. Donc, ne touchez plus à la constitution. Ne corrigeons rien du tout », a déclaré Patrice Talon face à la presse.
Malgré cela, l’Union progressiste le renouveau, lors de la réunion extraordinaire de sa direction exécutive nationale, encourage le bureau du groupe parlementaire à multiplier les contacts aux fins d’un consensus autour de ladite proposition. Dans le même temps, la direction exécutive nationale a instruit le président du groupe parlementaire UP le Renouveau, afin qu’une proposition de loi modificative et complétive de la loi N°2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral soit déposée, dans les meilleurs délais, sur la table du président de l’Assemblée nationale en cas de défaut de consensus autour de la proposition de révision constitutionnelle en instance.
« Ladite proposition doit refléter la position de l’Union Progressiste le Renouveau telle que contenue dans la déclaration du groupe parlementaire en date du 26 Janvier 2024 ». Les corrections proposées, souligne le parti dans un communiqué signé de son secrétaire général, Gérard Gbenonchi, doivent rétablir l’égalité entre les titulaires du pouvoir de parrainer dans le respect de l’esprit de la réforme constitutionnelle ayant abouti à l’établissement de l’année électorale, et satisfaire l’impérieuse nécessité de la légitimité politique et de la légalité constitutionnelle des titulaires du pouvoir de parrainer.
N’est-ce pas un chantier qui devrait occuper l’UP-R au lieu qu’il s’aligne sur la révision de la constitution sans prendre en compte les avis de tous ses membres.
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