Le Bénin vise à lever environ 750 millions de dollars ce mois-ci lors de sa première émission d’obligations libellées en dollars, selon trois sources proches du dossier. C’est l’information rapportée par l’agence Reuters en début du mois. Cette démarche témoigne de la volonté du ministère des Finances dirigé par Romuald Wadagni, de diversifier les sources de financement du pays.
Pour ce faire, des réunions physiques et virtuelles avec les investisseurs auraient été organisées, accompagnées d’une tournée promotionnelle à Londres et à New York, axée sur cette première émission en dollars américains. Une des sources a indiqué que le gouvernement vise à émettre l’obligation dès la semaine prochaine, avec une maturité finale de 14 ans pour cette note amortissable.
Il est intéressant de noter que l’obligation béninoise libellée en euros, émise en 2021 et arrivant à échéance en 2035 avec un coupon de 4,95 %, affiche actuellement un rendement d’environ 8 % précise l’agence Reuters. Ces données, issues du London Stock Exchange Group, soulignent l’intérêt des investisseurs pour les titres de dette émis par les pays d’Afrique de l’Ouest.
Pour cette émission, le Bénin a mandaté trois grandes banques, à savoir Citi, JPMorgan et Société Générale, en tant que teneurs de livre informe l’agence. Ce choix stratégique vise à maximiser la visibilité et la crédibilité de l’opération sur les marchés financiers internationaux. Il est important de préciser que l’agence Reuters dans son rapport a noté que les autorités du ministère béninois des Finances n’ont pas encore réagi aux sollicitations au moment de sa rédaction.
Cette initiative survient après le succès de l’émission obligataire de la Côte d’Ivoire en janvier, où 2,6 milliards de dollars ont été levés. La Côte d’Ivoire, autre émetteur d’obligations internationales en euros, a ouvert la voie à une reprise des émissions obligataires en Afrique subsaharienne. En effet, depuis près de deux ans, la région n’avait pas connu d’émissions internationales majeures, en raison des impacts économiques du COVID-19, des tensions géopolitiques comme la guerre russo-ukrainienne, et de la hausse des taux d’intérêt mondiaux, qui ont rendu la dette étrangère moins attrayante.
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