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Secteur de la santé publique au Bénin : Les réformes décriées par une Ong

Médard Koudébi. Photo : DR

La réforme dans le secteur de la santé n’est pas bénéfique pour les populations. C’est du moins le constat fait par l’Ong Bénin Diaspora Assistance de Médard Koudébi. Dans un rapport rendu public par cette organisation non gouvernementale on peut remarquer une absence du social ainsi que d’autres problèmes auxquels le secteur sanitaire fait face. En clair, au lieu de régler des problèmes, les réformes en ont davantage créé.

Les réformes n’ont rendu aucun service au secteur de la santé, selon l’Ong Bénin Diaspora Assistance. Dans les hôpitaux publics du Bénin, on note, depuis le 1er septembre 2018, date de début de la réforme de la santé au Bénin, un refus de la prise en charge des indigents et des plus démunis non-fonctionnaires souffrant des affections à longue durée. Cette situation n’est pas la seule entrave dans le secteur aussi sensible que celui de la santé public.

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Sur le plan national, l’Ong Bénin Diaspora Assistance a remarqué un manque de personnels et agents de santé qualifiés entre 3600 et 3800 suite à une enquête et mentionné dans un rapport de 2021. L’autre problème auquel le secteur fait face, reste l’absence de plateau technique, situation qui dure depuis l’indépendance du Bénin. Selon le rapport, les hôpitaux publics utilisaient des matériels des privés mais, depuis la décision du gouvernement qui demande le retrait de ces matériels, les carences des hôpitaux publics du Bénin ont été aggravées. C’est l’exemple de l’hôpital de Zagnanado où il faut que les populations se rendent à Goho à Abomey à plusieurs kilomètres de chez eux, avant de faire l’échographie, y compris les femmes enceintes.

À l’hôpital de Ouidah, Bénin Diaspora Assistance a constaté une catastrophe de la maternité jusqu’à la morgue. ‹‹L’absence de personnel qualifié et même de chirurgiens a contribué au décès de Yann un jumeau de 17 ans arrivé dans cet hôpital à midi pour un problème d’appendicite. L’absence de chirurgien disponible alors que la famille a payé pour les soins depuis 13 heures lui a été fatal aux environs de 3 heures du matin » retrace le rapport. « L’intervention payée n’a jamais eu lieu et jamais l’argent n’a été remboursé après le décès », ajoute le rapport. Il est également précisé dans le rapport que l’hôpital de zone de Ouidah ne dispose même pas de l’IRM, ni un scanner alors que conformément à la chaîne pyramidale, les populations de Djondji, de Dokloboue, de Totogbo, d’Avlo, de Houclou, de Zoungbodji, de Kpomassè, de Savi, d’Assogbénou et autre doivent s’y rendre pout leurs soins.

Quant à la maternité du CHDO à Porto-Novo, tout comme l’ensemble des maternités à l’intérieur du pays, l’absence de berceau, le manque de personnel, la surcharge du travail sont les maux qui aggravent encore la situation des malades que les hôpitaux sont censés guérir. Les hôpitaux du Nord, dans leur grande majorité n’ont pas d’électricité et parmi ceux qui ont des groupes électrogènes, il n’est pas rare de constater des pannes ou des ruptures de combustibles ce qui oblige à procéder à des interventions avec des lampes torches. « La réforme du secteur de la santé a aggravé le taux de mortalité au Bénin », peut-on lire dans le rapport de l’Ong Bénin Diaspora Assistance.

Une réponse

  1. Avatar de Aristide Amoussou
    Aristide Amoussou

    Parmi les membres de cette ONG, combien de personnels de santé ayant décidé d’exercer ailleurs qu’au pays ?

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