Au cœur des débats politiques au Sénégal, la gestion du calendrier électoral par le président Macky Sall suscite des interrogations et des critiques. Initialement prévue pour le 25 février, la présidentielle reste sans date fixe, selon les récentes déclarations du chef d’État lors d’une conférence de presse très attendue. Cette incertitude découle d’un dialogue annoncé avec les acteurs politiques et de la société civile, prévu pour les 26 et 27 février, destiné à convenir d’une nouvelle date.
Le président Sall a affirmé que son mandat prendrait fin le 2 avril, tout en laissant planer le doute sur la tenue de l’élection avant ou après cette échéance. Sa position, qui exclut l’idée de prolonger son règne au-delà de cette date, semble répondre aux rumeurs lui prêtant l’intention de s’accrocher au pouvoir. Toutefois, cette déclaration ne rassure pas totalement, compte tenu de l’absence de certitude quant à la tenue des élections dans les délais constitutionnels.
Dans un geste qui peut être perçu comme une ouverture, Macky Sall s’est dit prêt à libérer des figures de l’opposition, notamment Ousmane Sonko, pour favoriser des élections apaisées. Cette annonce intervient dans un contexte où plusieurs candidats ont été exclus par le Conseil constitutionnel, soulevant des inquiétudes quant à l’équité du scrutin.
Le report de l’élection et le flou entourant sa tenue révèlent une situation politique complexe. Alors que le président Sall évoque la nécessité d’un consensus pour fixer la date, l’impatience et la frustration gagnent du terrain parmi les acteurs politiques et la population, désireux de voir le processus électoral se dérouler sans encombre.
Les critiques ne manquent pas, certains opposants accusant ouvertement le président de « traîner les pieds ». Cette perception de réticence à avancer rapidement vers l’élection alimente les spéculations sur les véritables intentions du président et jette une ombre sur son engagement envers la démocratie.
Dans ce contexte délicat, Macky Sall se trouve à un tournant crucial de son parcours politique. Alors qu’il aurait pu consolider son héritage en facilitant une transition démocratique fluide, les incertitudes actuelles et les tensions politiques ternissent clairement son bilan. Le Sénégal, à l’aube de moments décisifs, reste suspendu aux décisions et à la volonté d’un homme de naviguer habilement dans les eaux troubles de la politique, avec l’espoir de préserver la stabilité et la démocratie du pays.
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