Le président du parti « Restaurez l’Espoir » a animé une conférence de presse le mercredi 27 mars, à son siège de Mènontin. Au menu, le code électoral et sa démission du gouvernement de Patrice Talon il y a sept ans. Pour l’ancien soutien de Patrice Talon, il n’y aura pas d’alternance en 2026 par la voix des urnes au regard de ce qui se passe actuellement. C’est dans le cadre de la commémoration des 7 ans de sa démission du gouvernement de Patrice Talon, intervenue le 27 mars 2017 que Candide Azannaï situe cette rencontre avec les hommes des médias. Les principaux sujets abordés concernent le code électoral, le calendrier électoral et l’amélioration des conditions de vie des populations béninoises. L’ancien ministre délégué auprès du président de la République chargé de la Défense nationale affirme qu’en « l’état actuel des lois et des structures électorales, il est impossible d’avoir une alternance par la voie des urnes en 2026 ».
Pour le conférencier, « lorsqu’on passe de 10% à 15% de parrainage et on pose la barre, l’obstacle des 15% de parrainage à un moment précis où il n’y a pas de compétition pour tester la capacité ou l’incapacité de X ou Y pour franchir ou ne pas franchir et on fixe ça avant alors que ce n’était pas prévu, vous comprenez que c’est une supercherie. Il n’y a plus de compétition à venir pour vérifier qui est apte et qui ne l’est pas, c’est une vraie escroquerie car si nous disons que chaque élection est une photographie du sentiment populaire à un moment donné, alors il n’y a plus cette photographie ».
Poursuivant dans cette logique Candide Azannaï se demande « que vaut l’UP le Renouveau aujourd’hui en termes de confiance populaire ? Que vaut le BR en termes de confiance populaire ? Que vaut Les Démocrates en termes de confiance populaire ? Que vaut Patrice Talon en termes de confiance populaire ? Est-ce qu’il me vaut en termes de confiance populaire ? Non. Et personne ne peut dire qui valait quelque chose hier et qui a de la valeur aujourd’hui car, l’électorat est fluctuant dans la mesure où la politique est une affaire d’opinion qui change en fonction de la méfiance ou de la confiance du moment ».
L’ancien soutien de Patrice Talon affirme avoir alerté le 17 décembre 2023 sur le parrainage et rappelle qu’à la veille de 2021, le parrainage avait créé de gros problèmes au camp présidentiel car il n’était pas tellement encadré. Pour lui, le parrainage est institué pour donner du contenu à la profession de foi de Patrice Talon qui veut qu’on compétisse sans concurrent et pour le faire, on met des obstacles qui empêchent les candidats. Car, désormais, dira-t-il, « les députés et les maires ont été dépossédés de tout droit de parrainer. Ce droit est confié aux partis politiques et sera utilisé tel que les partis politiques le souhaitent ou ça s’annule. Le député ou maire n’est plus parrain ». Et dans ce processus, il pense que Les Démocrates ont été berné. « On ne marche pas sur les pistes ouvertes par l’adversaire », a-t-il déclaré. Aujourd’hui, poursuit-il, « en dehors des 15%, ils auront l’obstacle 20% et aussi celui des 3/5. Et ce n’est pas fini. L’ingénierie électorale de la Rupture n’est pas dans leurs mains. Tant sur l’organisation, le déroulement, le contentieux, ils n’ont rien ».
Retour sur sa démission du gouvernement
Candide Azannaï est revenu sur sa démission qui est un acte illustratif majeur de son éthique en politique. « Il y a 7 ans exactement, soit le 27 mars 2017, après maintes réflexions et devant ce que j’appelle un cas de conscience, par rapport à mes motivations politiques originelles, j’avais à choisir entre la célébration des valeurs et des principes qui m’ont formé, qui m’ont vu naître, j’avais à les célébrer ou j’avais à succomber, à les profaner pour des avantages matériels, un peu d’argent et un peu de privilèges du pouvoir. J’ai réfléchi et je me suis dit que ce qui marque une différence entre un homme et un animal, c’est la capacité pour l’homme de se détacher du matériel pour vivre son statut de raison et de supériorité. Alors, je me suis dit, si je reste dans ce gouvernement, je n’aurai pas plus de valeur que l’âne (faire l’âne pour avoir le foin) ». L’ancien ministre de la défense ajoute « ayant dépassé largement cette prison de la matérialité, j’ai dit à Patrice Talon ce n’est pas ce qu’on s’est dit ».
Azannaï annonce qu’il aura l’occasion l’année prochaine, si la nature et la providence lui donnent la vie et la santé, de sortir pour la première fois sa lettre de démission et tout le monde aura l’occasion de voir les trois raisons pour lesquelles il est sorti du gouvernement de Patrice Talon. Pour lui en effet, « Patrice Talon fait de l’imposture, il a largement menti à la population. Il fait exactement le contraire de ce qu’il a dit qu’il va faire ». La seule voie de sortie de cette crise selon Candide Azannaï est l’appel à l’union de toutes les forces contre la dictature.
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