Le Père Arnaud Éric Aguénounon, philosophe politique, écrivain, essayiste et Directeur de l’Institut des artisans de justice et de paix/Chant d’Oiseau (Iajp/Co) s’est prononcé sur l’actualité relative à la modification du Code électoral. Par le canal d’un entretien qu’il a accordé à l’hebdomadaire catholique La Croix du Bénin, l’homme de Dieu a fait des observations sur le vote de cette législation. Dans son analyse, le directeur de l’Institut des Artisans de Justice et de Paix a fait remarquer que, le Code électoral voté par les députés est porteur des gènes d’exclusion. « Le Code électoral adopté semble structuré, tout bien pesé, pour faire advenir l’exclusivisme », a-t-il confié dans son analyse.
Le peuple banalisé et instrumentalisé ?
Il n’est pas allé par quatre chemins pour faire observer qu’à cette allure, les libertés publiques et politiques risquent d’être embrigadées. S’il a donné son avis favorable pour l’institution d’un taux en vue du financement des partis politiques, le taux pour les législatives n’est pas de son goût. « Mettre un taux pour les élections législatives, municipales et autres, je ne suis pas de cet avis-là. C’est tuer la démocratie, tuer sa vitalité, tuer la démocratie à la base », a déploré le père Arnaud Éric Aguénounon. « Le système en passe d’être mis en place à travers le nouveau Code électoral est un système qui banalise et instrumentalise le peuple. C’est comme si on n’avait plus conscience que c’est le peuple qui vote ; c’est le peuple qui est le cœur de la vie politique, c’est le peuple qui est souverain », a-t-il ajouté.
« Impasse, violence et exclusion… »
Il n’a pas manqué d’évoquer le sujet relatif à l’exigence des 20% d’électeurs par circonscription pour tout parti en lice avant d’être éligible pour les élections législatives. Pour le philosophe politique, écrivain, essayiste, le risque d’une telle mesure est qu’elle pourrait « conduire dans l’impasse, la violence et l’exclusion ». Rappelons que, malgré les différentes oppositions observées face à l’adoption de ce Code électoral, les sept sages de la Cour Constitutionnelle du Bénin l’ont validé le 14 mars dernier. Lors d’une sortie médiatique organisée ce mercredi par l’opposition béninoise, elle a dénoncé la loi électorale et avait adressé un message à l’endroit de la Cour Constitutionnelle qui n’a pas été écoutée. « Nous invitons les membres de la cour constitutionnelle au respect de leur serment et à faire preuve de sagesse comme leurs confrères du Sénégal », avait déclaré le Secrétaire National à la Communication du parti Les Démocrates, Guy Dossou Mitokpè.
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