USA – Chine: la guerre technologique prend une nouvelle dimension

La Chine franchit une nouvelle étape dans sa quête d’indépendance technologique en introduisant des directives strictes interdisant l’utilisation des microprocesseurs américains d’Intel et d’AMD dans les ordinateurs et serveurs gouvernementaux. Cette décision, annoncée par le ministère des Finances et le ministère de l’Industrie et des Technologies de l’Information, marque une intensification de la campagne chinoise visant à remplacer les technologies étrangères par des solutions locales.

Ces directives ne se limitent pas aux seuls processeurs. Les logiciels étrangers, notamment les programmes Windows et les bases de données de Microsoft, sont également mis de côté au profit de solutions nationales. Cette stratégie de localisation s’inscrit dans un projet plus vaste visant à réduire la dépendance de la Chine à l’égard des technologies étrangères, notamment dans les secteurs militaire, gouvernemental et étatique.

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Le projet de la Chine repose sur le concept de xinchuang, ou « innovation dans les applications informatiques », qui vise à promouvoir l’autosuffisance technologique. Les nouvelles directives en matière d’achats publics imposent des critères exigeants, notamment la nécessité pour les processeurs et les systèmes d’exploitation d’être « sûrs et fiables ». Cette exigence est soutenue par une liste publiée par le Centre chinois d’évaluation de la sécurité des technologies de l’information, qui inclut exclusivement des produits d’entreprises chinoises.

Cette décision de la Chine intervient dans un contexte de tensions croissantes avec les États-Unis. En effet, les États-Unis ont récemment imposé des sanctions à plusieurs entreprises chinoises pour des raisons de sécurité nationale. De plus, des mesures ont été prises pour restreindre les exportations de puces avancées vers la Chine, ce qui a incité Pékin à accélérer ses efforts pour développer des alternatives nationales.

Les fabricants de processeurs chinois, tels que Huawei et Phytium, soutenus par l’État, sont désormais privilégiés dans les achats gouvernementaux. Bien que ces entreprises utilisent diverses architectures de puces, y compris x86, Arm et locales, elles sont en train de gagner en compétitivité sur le marché mondial.

Cette transition vers des fournisseurs nationaux n’est pas sans conséquences pour les entreprises américaines. Intel et AMD, deux des principaux fabricants mondiaux de processeurs, risquent de subir des pertes importantes, alors que la Chine était l’un de leurs plus grands marchés.

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