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Bénin: un numéro dédié pour les plaintes contre les incidents liés aux soins de santé

Photo d'illustration - unsplash

Au Bénin, les incidents préjudiciables associés aux soins de santé sont désormais pris très au sérieux. Pour répondre à cette préoccupation majeure, le ministère de la Santé via la Cci-Spsm, la Cellule de contrôle et d’inspection des structures de prestation des soins médicaux, a mis en place un dispositif efficace : un numéro dédié pour porter plainte contre ces incidents. Le 91 44 44 44, mis à disposition par la Cci-Spsm dirigée par Blaise Ayivi, offre une voie pour les citoyens confrontés à des problèmes de santé liés à des défaillances graves dans les prestations médicales.

Cette initiative, annoncée lors d’un point de presse hier vendredi 05 Avril 2024, marque une étape importante dans la volonté d’assurer la qualité et la sécurité des soins de santé au Bénin. La mise en place de ce numéro s’accompagne d’un engagement ferme à enquêter sur les plaintes et à prendre des mesures correctives appropriées.

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La Cci-Spsm a présenté lors de ce point de presse les résultats de ses investigations et les actions entreprises pour garantir la qualité des soins médicaux. Les chiffres sont parlants : depuis le dernier point de presse en septembre 2023, la cellule a examiné 29 plaintes, dont 16 concernaient les soins maternels, entraînant malheureusement des décès de fœtus, de nouveau-nés et de mères. Ces incidents ont conduit à des mesures allant de la correction des écarts observés à des sanctions plus sévères, telles que la fermeture d’établissements de santé ou des poursuites judiciaires.

POINT DE PRESSE DU 05 AVRIL 2024

Mesdames et Messieurs de la presse,

Chers confrères,
Mesdames et messieurs,

J’ai l’honneur de vous saluer. Nous voici à nouveau devant vous, pour vous faire le point des activités de la Cellule de contrôle et d’inspection des structures de prestation des soins médicaux. Les tâches assignées à la Cellule de contrôle et d’inspection sont :

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-d’assurer les investigations des plaintes des citoyens dans le secteur de la santé avec une analyse des causes profondes des évènements indésirables graves et de contrôler le respect des normes par les établissements de santé aussi bien publics que privés.

1. Investigations des plaintes

Depuis notre dernier point de presse, le 28 septembre 2023, nous avons investigué 29 plaintes qui sont le plus souvent liées à des dysfonctionnements graves retentissants sur la qualité et la sécurité des soins. Des 29 plaintes, 16 ont concerné les soins à la maternité avec 08 décès de fœtus ou de nouveau-nés et 07 décès maternels. Les déviances ont été confirmées dans 23 plaintes. Les actions proposées vont de la correction des écarts observés à la traduction devant le Conseil de discipline de l’Ordre National des Médecins, l’interdiction temporaire d’exercer en passant par la fermeture des établissements de santé, la poursuite judiciaire, l’avertissement avec ou sans inscription au dossier

2. Contrôle des FS par les DD

Nos délégations départementales qui constituent les extensions de la Cellule de contrôle et d’inspection au niveau des départements et des communes sont à pied d’œuvre dans le contrôle du respect des normes sanitaires. Elles ont contrôlé 184 formations sanitaires au cours du 4ème trimestre de 2023 et 194 au 1er trimestre de 2024. Les solutions recommandées ont été en accord avec les écarts observés
Ensemble avec le ministre de la santé et les responsables à divers niveaux du secteur de la santé, nous avons fait le suivi de l’exécution des recommandations proposées au cours du deuxième semestre de 2023, les 19 et 20 mars dernier. Le taux d’exécution des recommandations allait de 60% dans le département du Mono à 93% dans celui de la Donga, soit une moyenne de 80%. Les écarts relevés concernaient les domaines suivants :

-la salubrité et la prévention des infections ;
-la qualité des infrastructures, l’eau et l’électricité ;
-la disponibilité des ressources humaines, notamment les médecins ;
-le détournement des recettes financières ;
-le relèvement du plateau technique ;
-la qualité des explorations diagnostiques ;
-l’actualisation des autorisations d’ouverture et d’exploitation des ES ;
-le respect du cahier de charges de certaines formations sanitaires privées.

En matière d’écart par rapport aux normes, nous devons mettre l’accent sur l’insalubrité qui a repris dans les formations sanitaires surtout publiques. Pour preuve, citons le cas du centre de santé d’Abadago dans la commune d’Adja Ouèrè où nous avons constaté le mercredi 27 mars 2024, un centre de santé très sale. Les murs étaient couverts de poussière et de toiles d’araignées. Les portes étaient toutes crasseuses. Les fenêtres et les grillages anti-moustiques étaient très poussiéreux. Les toilettes étaient très sales avec des déchets sur le sol. L’incinérateur déjà défectueux débordait de déchets biomédicaux mal brulés.

Ayant interpellé immédiatement le médecin coordonnateur de zone le même jour à 19 heures, tout a été nettoyé en moins de 24 heures avec des photos à l’appui, le vendredi vers 11 heures ; cela veut dire que nous pouvons assurer la propreté de nos centres de santé. Il est inadmissible qu’une formation sanitaire soit insalubre, qu’elle manque d’eau potable et d’énergie électrique en permanence.

3. Sécurité des patients

Avec l’Autorité de régulation du secteur de la santé, nous avons participé le 28 mars 2024 au lancement du dispositif de la sécurité des patients ; c’est-à-dire, l’ensemble des règles, actions et organisations pour réduire au minimum les risques de dommages subis par les patients dans nos établissements de santé. Il s’agira pour nous, grâce au contrôle quotidien des activités des professionnels de santé, d’aider à mettre en place les normes et critères de sécurité des patients, de contrôler et dévaluer leur respect, de sensibiliser aussi bien patients que prestataires de soins à la sécurité des patients et de promouvoir la culture de sécurité chez les responsables des soins de santé.

4. Perspectives

Dans nos perspectives nous nous tournons vers la lutte contre les décès maternels dans les maternités car beaucoup de décès maternels et de nouveau-nés peuvent être évités. Enfin, nous voudrons vous exhorter à porter plainte sur le numéro WhatsApp du 91 44 44 44, contre les évènements indésirables, c’est-à-dire les incidents préjudiciables associés aux soins dont un membre de votre famille ou vous serez victimes afin que nous puissions analyser leurs causes profondes et proposer des solutions pour une amélioration de la qualité des soins. En cette période où sont finis les jours de carême des chrétiens et où les musulmans continuent les leurs, demandons la protection des mânes de  nos ancêtres et que Dieu nous bénisse.

Merci

Pr Blaise Ayivi

Coordonnateur de la Cci-Spsm

2 réponses

  1. Avatar de Darou Moudachirou
    Darou Moudachirou

    Dr Doss a volé mon chèquier dans son cabinet médical « Pikuitère »

  2. Avatar de Bizimana Ishimana
    Bizimana Ishimana

    30 ans du génocide des tutsis! EN PARLER UN PEU!

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