L’hydrogène vert est perçu comme une des pierres angulaires de la transition énergétique mondiale, jouant un rôle crucial dans la décarbonation de secteurs industriels et de transports difficiles à électrifier. Produit par électrolyse de l’eau, utilisant de l’électricité issue de sources renouvelables, il n’émet pas de CO2. Ce vecteur énergétique peut servir dans diverses applications allant de la production d’électricité à la mobilité, en passant par le chauffage urbain et les processus industriels tels que la fabrication de l’acier ou des produits chimiques. Son adoption croissante s’inscrit dans les objectifs de neutralité carbone que de nombreux pays s’efforcent d’atteindre.
La récente visite de Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie, au Maroc, marque un tournant dans la stratégie énergétique française, longtemps réticente aux importations d’hydrogène vert. La rencontre à Rabat avec Ryad Mezzour, ministre marocain de l’économie et du commerce, a été l’occasion de souligner l’importance de renforcer les liens industriels franco-marocains, en particulier dans les domaines de l’hydrogène vert et des énergies décarbonées.
Durant cette visite, Bruno Le Maire a insisté sur la nécessité de « clarifier un certain nombre de choses » afin de dynamiser la coopération bilatérale. Les deux ministres ont exprimé leur volonté d’accélérer les projets communs, non seulement dans le secteur de l’hydrogène, mais également dans l’industrie automobile et l’énergie décarbonée de manière générale.
L’engagement des deux nations ne s’est pas limité à des déclarations d’intentions. Le Maroc, reconnu pour son fort potentiel dans la production d’hydrogène vert, a récemment lancé les premiers éléments de ce qui sera sa stratégie de développement. Avec des objectifs ambitieux de pouvoir exporter 10 TWh par an d’hydrogène vert d’ici 2030, soit l’équivalent de 300 000 tonnes, le royaume chérifien s’annonce comme un acteur majeur sur le marché international de l’hydrogène.
Pour la France, l’ouverture vers le Maghreb dans le domaine de l’hydrogène vert symbolise une évolution significative de sa politique énergétique extérieure. Comme l’a souligné Bruno Le Maire, cette collaboration pourrait marquer « la renaissance des relations économiques » entre les deux pays, intégrée dans une « nouvelle ère géopolitique » où la redéfinition des partenariats devient primordiale.
Cette initiative franco-marocaine pourrait servir de modèle pour de futures coopérations entre l’Europe et le Maghreb, contribuant ainsi à l’accélération de la transition énergétique grâce à une intégration stratégique de l’hydrogène vert dans les réseaux énergétiques mondiaux.
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