Les USA et la France s’opposent sur cette mesure

Photo EVELYN HOCKSTEIN/REUTERS

La concentration des richesses dans les mains d’une infime partie de la population mondiale a atteint des niveaux sans précédent au cours des trois dernières décennies. En effet, le nombre de milliardaires a explosé, accentuant les inégalités économiques à l’échelle globale. Cette situation a relancé le débat sur la nécessité d’une fiscalité plus équitable, capable de redistribuer ces richesses colossales. Selon l’économiste Gabriel Zucman, si les 3 000 milliardaires mondiaux contribuaient à hauteur de 2 % de leur fortune en impôts sur le revenu, cela générerait 250 milliards de dollars supplémentaires pour les caisses publiques chaque année.

C’est dans ce contexte que le Brésil, assumant la présidence du G20 en 2023, a avancé la proposition d’un impôt mondial sur les plus riches. Cette initiative, soutenue par la France, l’Allemagne, l’Espagne et l’Afrique du Sud, vise à instaurer un mécanisme de taxation internationale pour les grandes fortunes, dans le but d’appuyer financièrement les pays à faible revenu et les nations émergentes. Le projet s’inspire directement des travaux de Zucman et pourrait potentiellement apporter un soutien significatif au développement durable et à la lutte contre le changement climatique.

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De son côté, la France, par la voix de son président Emmanuel Macron, a vigoureusement défendu l’idée lors d’une intervention sur la chaîne CNBC, soulignant l’importance d’une telle mesure à l’échelle planétaire. Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie, a également réitéré l’engagement de son pays en faveur de cette taxation lors du G7 Finances à Stresa, en Italie, la qualifiant de priorité pour garantir une fiscalité internationale équitable.

Toutefois, cette proposition se heurte à l’opposition ferme des États-Unis. Janet Yellen, secrétaire américaine au Trésor, a exprimé clairement son désaccord avec l’idée d’une négociation fiscale qui imposerait une redistribution internationale des recettes. Bien que l’administration Biden ait proposé un impôt minimum de 25 % pour les 0,01 % les plus riches des États-Unis, Yellen estime que les défis associés aux flux de ressources ne devraient pas être abordés dans le cadre d’un accord fiscal international.

Cette divergence entre les positions américaine et française expose non seulement les différences de vision en matière de fiscalité internationale, mais souligne également les difficultés inhérentes à la mise en œuvre d’un accord global. Alors que la France et ses alliés avancent vers une taxation mondiale, les États-Unis privilégient une approche qui reste ancrée dans la souveraineté nationale, marquant ainsi un point de friction notable dans les discussions au sein du G20.

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