Nouvelle-Calédonie : la crainte d’un « grand remplacement » des populations autochtones ?

Ph : Reuters

Le concept de « grand remplacement« , théorisé par l’écrivain Renaud Camus, évoque une substitution progressive de la population d’un territoire par des arrivants de cultures différentes. En France métropolitaine, cette idée suscite une peur récurrente, alimentant de nombreux débats sociaux et politiques. Cependant, dans le contexte particulier de la Nouvelle-Calédonie, cette notion prend une tournure différente et concerne directement les populations kanakes, originaires de ces terres.

Le récent vote à l’Assemblée nationale française concernant une révision de la Constitution relative au régime électoral de la Nouvelle-Calédonie a ravivé les tensions sur ce territoire lointain ce qui a conduit à des événements inédits. Adopté le 14 mai 2024, le projet vise à élargir le droit de vote à de nouveaux résidents, ce qui, selon certains, pourrait diluer la représentation politique des Kanaks, les peuples autochtones de l’archipel. Ces modifications législatives sont perçues par les indépendantistes comme une menace à leur souveraineté et une possible voie vers leur marginalisation démographique.

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La récente réforme du régime électoral en Nouvelle-Calédonie, adoptée par l’Assemblée nationale française, soulève des inquiétudes significatives quant à l’impact potentiel sur l’identité des Kanaks, les populations autochtones de l’archipel. En élargissant le droit de vote à des résidents n’ayant que dix ans de présence sur le territoire, cette loi pourrait modifier de manière irréversible la composition de l’électorat. Pour les Kanaks, qui se battent depuis longtemps pour la reconnaissance de leur souveraineté et de leurs droits spécifiques, l’intégration de nouveaux électeurs est perçue comme une menace directe à leur statut démographique majoritaire. Cela alimente les craintes d’une « dilution » de leur influence politique, pouvant entraîner un recul de leur pouvoir dans les décisions cruciales pour l’avenir de leur territoire, une situation que beaucoup comparent au concept de « grand remplacement » discuté dans d’autres contextes sociopolitiques.

La réforme est soutenue par les non-indépendantistes qui revendiquent l’égalité des droits sur le modèle métropolitain. Cependant, les trois référendums d’indépendance tenus entre 2018 et 2021 montrent que les Kanaks restent profondément attachés à la question de leur autonomie, malgré la victoire du « non« . Les résultats des votes ont exposé un clivage géographique marqué : le sud de la Grande Terre majoritairement contre l’indépendance, tandis que le nord et les îles Loyauté, où résident principalement des Kanaks, votent en faveur.

En réponse à la crise actuelle, le président Emmanuel Macron a pris des mesures d’urgence et appelé à un dialogue élargi, proposant une rencontre à Paris pour discuter du futur institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Mais ces propositions semblent insuffisantes pour les militants indépendantistes et certaines figures politiques métropolitaines, qui critiquent l’approche jugée paternaliste de l’exécutif.

Le soutien à l’État d’urgence, exprimé par des partis comme Les Républicains et le Rassemblement National, contraste avec les appels de la gauche pour une reconsidération de la réforme. Des voix comme celle de Christiane Taubira se sont élevées pour dénoncer les dangers d’une telle politique, rappelant la complexité historique et les droits fondamentaux des Kanaks à maintenir leur statut majoritaire sur leurs terres ancestrales.

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En somme, la situation en Nouvelle-Calédonie illustre une lutte plus large pour la reconnaissance et la préservation de l’identité kanake face à des dynamiques législatives qui pourraient, selon les critiques, conduire à un « grand remplacement » au sein même de leur territoire. La balance entre intégration nationale et droits des peuples autochtones reste une question ouverte et sensible.

2 réponses

  1. Avatar de Yass
    Yass

    Il faudrait que ce genre de loi soit appliqué en France métropolitaine pour préserver les populations autochtones de l’arrivée massive de populations étrangères tout au long du XXeme siècle et limiter les droits des populations nouvelles pour préserver la culture d’origine.

  2. Avatar de Tchité
    Tchité

    Ça a toujours été le cas. Même modus operandi partout chez ces gens-là. Les îles canaris(remplacementdes Africains autochtones par les caucasiensespagnols), le Portugal(même chose) Mayotte, L’Argentine, les Amériques, Madagascar (arrivée massive des pakistanais (transportés pa la France pour contrôler et voler les terres des locaux). La liste est longue, Afrique du Sud, Botswana, Namibie etc.

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