À l’heure où la nécessité de la transition énergétique se fait sentir de manière croissante, la quête de sources d’énergie moins polluantes devient impérative. Le secteur nucléaire, malgré les controverses qu’il suscite, offre une alternative prometteuse. Cette orientation vers le nucléaire se manifeste notamment dans les interactions internationales où les nations cherchent à établir des alliances stratégiques.
Ainsi, le Maroc, sous l’égide de ses engagements envers un développement durable, envisage sérieusement de développer sa capacité nucléaire, notamment à travers des collaborations avec des puissances étrangères. Le Maroc et la France ont récemment réaffirmé leur intention de renforcer leur coopération dans le domaine nucléaire. Lors du forum économique Maroc-France qui s’est tenu à Rabat, Bruno Le Maire, le ministre français de l’Économie et des Finances, a souligné l’engagement de la France à soutenir le Maroc dans la production d’énergie nucléaire.
Il a mentionné l’initiative française sur les réacteurs modulaires de petite taille, connus sous l’acronyme SMR, indiquant que la décision finale reviendrait au gouvernement marocain. Ces réacteurs modulaires attirent particulièrement l’attention de par leur adaptabilité et leur taille réduite, ce qui facilite leur intégration dans divers environnements énergétiques. Leila Benali, ministre marocaine de la Transition énergétique et du Développement durable, avait précédemment exprimé l’intérêt du Maroc pour cette technologie lors d’un forum scientifique de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Pendant ce temps, la Russie s’est également positionnée comme un acteur clé dans l’ambition nucléaire du Maroc. En octobre 2022, un accord de coopération a été approuvé entre les deux pays, couvrant divers aspects tels que le développement d’infrastructures et la formation de personnel. Alexandre Kinchtchak, directeur du département Proche-Orient et Afrique du Nord au ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, a mentionné que la phase d’étude préalable à la signature d’un accord intergouvernemental avait été achevée.
Dans ce contexte de compétition géopolitique, la France cherche à se positionner avantageusement face à la Russie, soulignant son rôle en tant que partenaire de longue date du Maroc et en mettant en avant sa technologie avancée en matière de réacteurs nucléaires. Cette dynamique est indicative des enjeux élevés associés à l’expansion du nucléaire dans la région du Maghreb, où la sécurité énergétique et la souveraineté nationale sont des préoccupations majeures.
Alors que le Maroc progresse vers une intégration accrue de l’énergie nucléaire, il se trouve au cœur d’une lutte d’influence entre deux grandes puissances nucléaires, la France et la Russie. Ce développement stratégique ne manquera pas d’avoir des répercussions significatives tant sur le plan énergétique que géopolitique dans la région.
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