La tension actuelle entre le Niger et le Bénin continue d’alimenter l’actualité. Cette situation suscite de part et d’autre des réactions auprès des hommes politiques béninois. Sur le sujet, les avis ne sont tout de même pas les mêmes. Alors que l’opposition estime que le bras de fer n’arrangera rien, les formations politiques proches de la mouvance s’attaquent directement aux dirigeants nigériens. Ceux-ci n’hésitent pas à noter les incohérences contenues dans les déclarations que les font les autorités du Niger. C’est le cas par exemple du député du Bloc Républicain, Malick Gomina.
« Aucune base militaire au Bénin… »
Alors qu’il était de passage ce dimanche 12 mai sur la chaîne de télévision nationale Ortb, il a mis l’accent sur ce qu’il considère comme contre-vérité des déclarations du Premier-ministre nigérien. « Qu’on cesse de faire croire au Niger que le Bénin leur veut du mal. Nous ne leur voulons aucun mal. Il n’y a aucune base militaire française ou Américaine chez nous pour les attaquer. Que les autorités Nigériennes cessent de prendre le Bénin pour un bouc émissaire », avait-il formellement lancé. Par le canal d’un communiqué, l’Union Progressiste Le Renouveau a également donné son avis.
« Position injustifiée »
Le document signé par l’honorable Gérard Gbénonchi fait remarquer que les déclarations des autorités nigériennes sont totalement « infondées ». « La suspicion d’accueil ou d’installation de bases étrangères est, à son égard, inopérante, surtout lorsqu’elle émane d’un État dont la tradition est d’héberger les installations de puissances militaires étrangères », indique l’Upr dans son document. « La position injustifiée des autorités nigériennes, les propos regrettables et les actes inamicaux qu’elles tiennent constamment à l’égard des autorités et de l’État béninois et qui sont stratégiquement amplifiés sur les réseaux sociaux fragilisent la solidité des liens séculaires indissolubles de fraternité entre les deux peuples et les deux gouvernements », a relevé le communiqué de cette formation politique proche de Patrice Talon. L’Upr n’est pas allé par quatre chemins pour soutenir fermement la décision de l’actuel patron de la Marina.
« En ordonnant la suspension du chargement par navires dans ses eaux territoriales du pétrole brut produit par la République du Niger ainsi que l’exportation de ses produits vivriers notre Gouvernement n’a fait que prendre acte du maintien par le Niger de la fermeture de ses frontières pour en tirer les conséquences inévitables dans ses rapports avec les tiers », peut-on lire dans le document de l’Union Progressiste Le Renouveau. Le principal parti d’opposition au Bénin, par contre, ne partage pas cette position de Patrice Talon.
L’approche conflictuelle désapprouvée
Comme l’Upr, le parti Les Démocrates a également fait recours à un communiqué pour se prononcer. La formation politique de Thomas Boni Yayi déplore plutôt « l’approche conflictuelle adoptée par le pouvoir de la rupture ». Pour le parti Les Démocrates, les autorités béninoises devraient faire recours au « dialogue respectueux des intérêts de toutes les parties notamment de l’aspiration fondamentale des peuples du Niger et du Bénin à la paix sans ingérence extérieure conformément au communiqué de la 1168è réunion du conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine tenue le 14 août 2023 sur la situation du Niger ».
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