Pour Netanyahou, Israël n’est pas un vassal des USA

REUTERS / RONEN ZVULUN

L’intensification des tensions entre Israël et le Hamas a marqué une nouvelle phase de leur longue confrontation. Récemment, ces tensions ont éclaté en pleine lumière suite aux déclarations controversées du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Juste après que le président américain Joe Biden ait prévenu qu’une attaque majeure sur Rafah constituerait une « ligne rouge » pour le soutien des États-Unis, Netanyahou a fermement rétorqué lors d’une réunion avec son cabinet de sécurité, affirmant : « Nous ne sommes pas un État vassal des États-Unis !« 

Ce conflit ouvert avec Biden survient dans un contexte déjà tendu, exacerbé par la guerre en cours à Gaza. La réponse vive de Netanyahou à cette mise en garde américaine a révélé son humeur combative. En coulisses, les désaccords s’étaient intensifiés bien avant cet incident, après que Biden eut retenu une livraison de 3 500 bombes destinées à Israël, signalant clairement son mécontentement face aux plans d’invasion de Rafah exprimés par le premier ministre.

Publicité

Les divergences entre les deux dirigeants ne sont pas nouvelles. Ron Dermer, ministre israélien des Affaires stratégiques et proche confident de Netanyahou, a été surpris par la décision de Biden de bloquer l’envoi d’armes, malgré les multiples avertissements privés faits par les officiels américains. Dermer, ayant servi comme ambassadeur en Washington pendant les administrations Obama et Trump, estimait que Biden n’oserait pas franchir ce pas.

Netanyahou, en référence à cette confrontation, a évoqué les actions de David Ben Gurion, premier ministre israélien, qui avait proclamé l’indépendance en 1948 malgré l’opposition de George Marshall, alors secrétaire d’État américain. Il a rappelé aussi son discours au Congrès en mars 2015, critiquant l’accord nucléaire avec l’Iran négocié par Obama, un événement qui avait creusé un fossé dans les relations entre les deux pays.

La stratégie actuelle semble toutefois porter ses fruits, puisque les opérations militaires israéliennes à Rafah se déroulent de manière ciblée, sans invasion terrestre massive, selon les officiels américains. En dépit du gel de l’envoi des bombes, d’autres livraisons d’armes américaines sont en cours. Une délégation israélienne est attendue à la Maison Blanche pour discuter plus amplement de la situation à Rafah, une rencontre qui pourrait potentiellement dénouer ou au moins détendre les relations actuelles.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité