L’organisation intergouvernementale des BRICS, créée en 2006 pour promouvoir la coopération économique et le dialogue politique entre ses membres, a vu ses rangs s’étoffer considérablement ces dernières années. Récemment, en janvier, le bloc a accueilli cinq nouveaux pays membres : l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran, l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis. Cette expansion est un témoignage de la montée en puissance du groupe sur la scène internationale, et de son attrait croissant pour les nations du Sud global cherchant à diversifier leurs alliances économiques et politiques.
Dans ce contexte, la Malaisie se positionne comme le prochain candidat potentiel à l’adhésion. Le Premier ministre malaisien, Anwar Ibrahim, a clairement manifesté cette intention lors d’une récente rencontre avec le Premier ministre chinois, Li Qiang, sollicitant le soutien de Pékin dans le processus de candidature. Cette démarche intervient alors que la Malaisie marque le cinquantième anniversaire de ses relations diplomatiques avec la Chine, une année symbolique renforcée par des échanges intensifiés et des accords bilatéraux.
Le 19 juin, Anwar et Li ont assisté à la cérémonie de lancement des travaux de la liaison ferroviaire de la côte Est, un projet phare de l’initiative chinoise des « Nouvelles routes de la soie ». Ce projet, qui avait été suspendu puis réduit en termes de coûts et de longueur sous l’administration précédente, symbolise un rapprochement significatif entre les deux pays. En parallèle, les deux gouvernements ont signé 14 mémorandums d’entente couvrant des secteurs variés, allant du numérique au développement durable, signe de l’approfondissement des liens bilatéraux.
Ces initiatives surviennent dans un contexte où la Chine continue de renforcer sa présence en Asie du Sud-Est et où la Malaisie, sans se ranger explicitement du côté de l’une ou l’autre des superpuissances, cherche à maintenir une « indépendance stratégique nationale », comme l’a souligné Anwar. Ce positionnement stratégique est crucial alors que la Malaisie attire également des investissements significatifs des États-Unis, notamment dans les technologies de pointe et la production de véhicules électriques.
Les ambitions des BRICS de s’établir comme une alternative ou un complément au Groupe des Sept (G7) sont bien illustrées par ces efforts d’expansion et de diversification de leurs membres. Le groupe vise à renforcer les économies des pays en développement et émergents en offrant une plateforme pour la coopération économique, le développement durable et le dialogue politique, offrant ainsi une perspective différente de celle des économies majoritairement occidentales du G7. L’adhésion potentielle de la Malaisie pourrait ainsi non seulement élargir l’influence des BRICS mais aussi renforcer le dialogue Sud-Sud, tout en posant les bases pour un nouvel ordre économique mondial plus inclusif.
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