La tension s’accentue entre le Niger et le Bénin suite à la décision unilatérale du Niger de fermer les vannes d’un pipeline essentiel pour l’exportation du pétrole vers le Bénin. Cet acte marque un pic dans les relations déjà fragilisées entre les deux nations depuis le coup d’État militaire de juillet 2023 qui a vu la prise de pouvoir par le régime du général Abdourahamane Tiani au Niger. Ce conflit n’est pas sans conséquences pour les populations locales et les économies des deux pays, engendrant une crise qui requiert des solutions urgentes.
Dans ce contexte délicat, Akindès Adékpédjou, ancien ministre et observateur politique, a partagé ses réflexions lors d’un entretien diffusé par la chaîne E-News. Akindès Adékpédjou souligne la responsabilité du Bénin dans l’escalade de cette crise, tout en proposant des pistes concrètes pour apaiser les tensions et restaurer une relation de bon voisinage.
Selon Akindès Adékpédjou, la crise persiste principalement en raison d’un manque de bonne foi dans les actions menées. « C’est notre bonne foi qui est en cause. Il y a des moyens de s’en sortir. Si on ne s’en sort pas, c’est qu’on ne veut pas », a-t-il déclaré sur E-News. Pour lui, le gouvernement béninois doit adopter une approche plus conciliatrice et transparente, notamment en ce qui concerne les accusations du Niger relatives à la prétendue formation de terroristes sur son sol.
Le politique a également critiqué le service de renseignement béninois suite à l’arrestation de cinq nigériens à Sèmè-Kpodji, qualifiant l’incident de manquement grave à la sécurité et à la diplomatie. « Si les services de renseignements ne peuvent pas savoir comment les nigériens sont rentrés sur le territoire béninois ni où ils se logent, c’est qu’ils sont nuls », a-t-il ajouté.
Pour sortir de l’impasse, Akindès Adékpédjou propose une démarche proactive : inviter des officiels nigériens à visiter les sites accusés d’être des bases d’entraînement terroristes. Cette initiative, selon lui, permettrait de démontrer la fausseté des accusations et d’apaiser les tensions. « En amenant les officiels nigériens visiter ces endroits, ils feront le constat que c’est faux. Là, ils ne pourront plus rien faire puisqu’à l’heure actuelle, le Niger serait prêt à aller à une guerre », explique-t-il.
La crise entre le Bénin et le Niger, alimentée par des actions militaires et des décisions politiques controversées, exige une résolution qui passe nécessairement par la diplomatie et la compréhension mutuelle. Les propositions d’Akindès Adékpédjou, si elles sont considérées, pourraient ouvrir la voie à un dialogue renouvelé et à une coopération plus étroite, essentiels pour la stabilité de la région.
Laisser un commentaire