La Namibie, souvent perçue comme une terre aride et peu peuplĂ©e, est sur le point de transformer son Ă©conomie grâce Ă un plan audacieux pour devenir un leader mondial dans la production d’hydrogène vert. Ce projet, qui vise Ă dĂ©carboner l’industrie europĂ©enne tout en stimulant l’Ă©conomie locale, a attirĂ© l’attention de nombreux dignitaires europĂ©ens, y compris le roi Philippe de Belgique.
En mai dernier, le roi Philippe a visitĂ© un site près de Walvis Bay, marquant l’engagement europĂ©en dans le dĂ©veloppement de l’hydrogène vert en Namibie. Ce site, bien que modeste Ă ses dĂ©buts, symbolise les grandes ambitions de la Namibie pour devenir une plaque tournante des Ă©nergies propres. La ministre belge de l’Énergie, Tinne Van der Straeten, a soulignĂ© l’engagement de son pays dans ce projet, qualifiant cette initiative de vĂ©ritable voyage vers un avenir Ă©nergĂ©tique plus vert.
La Namibie prĂ©voit de construire une chaĂ®ne d’approvisionnement complète pour la production d’hydrogène vert, incluant la transformation en ammoniac pour le transport et la crĂ©ation de produits dĂ©rivĂ©s « verts ». Selon les informations rĂ©vĂ©lĂ©es par Bloomberg, cette vision est soutenue par des investissements europĂ©ens substantiels, dont un prĂŞt de 500 millions d’euros de la Banque europĂ©enne d’investissement et un financement de 30 millions de dollars pour la première usine commerciale d’hydrogène vert, Cleanergy Solutions. Ce projet est un partenariat entre la compagnie maritime belge Compagnie Maritime Belge (CMB) et la sociĂ©tĂ© namibienne Ohlthaver & List Group.
La Namibie, avec ses vastes terres ensoleillĂ©es et venteuses, offre un environnement idĂ©al pour la production d’Ă©nergie renouvelable. Selon une Ă©tude de la Banque mondiale, le pays possède le meilleur potentiel solaire au monde. Cette abondance de ressources naturelles, combinĂ©e Ă une stabilitĂ© politique assurĂ©e par l’Organisation du peuple du Sud-Ouest africain depuis l’indĂ©pendance en 1990, rend la Namibie particulièrement attractive pour les investisseurs.
Le projet Cleanergy vise Ă utiliser l’Ă©nergie solaire pour alimenter des Ă©lectrolyseurs qui produiront de l’hydrogène Ă partir de l’eau, sans Ă©missions de gaz Ă effet de serre. Cet hydrogène sera ensuite converti en ammoniac vert, prĂŞt Ă ĂŞtre exportĂ© vers l’Europe via des ports rĂ©cemment dĂ©veloppĂ©s. Ce plan ambitieux prĂ©voit Ă©galement la construction d’infrastructures de stockage et d’exportation en collaboration avec les ports de Rotterdam et d’Anvers.
Le dĂ©veloppement de l’hydrogène vert en Namibie pourrait doubler la taille de l’Ă©conomie du pays, actuellement d’environ 13 milliards de dollars. Le ministre de l’Énergie, Tom Alweendo, a dĂ©clarĂ© que l’exportation des « électrons excĂ©dentaires » pourrait Ă©galement contribuer Ă attĂ©nuer l’insĂ©curitĂ© Ă©nergĂ©tique rĂ©gionale.
Cependant, le succès de cette initiative dĂ©pendra de la capacitĂ© du pays Ă attirer des financements et Ă sĂ©curiser des contrats d’achat pour l’hydrogène produit. L’Allemagne, en particulier, joue un rĂ´le clĂ© en soutenant la crĂ©ation d’un marchĂ© mondial de l’hydrogène et en finançant des projets pour stimuler la demande.
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