Maghreb: l’Algérie veut détrôner le Maroc dans ce domaine

Alger (ABDO SHANAN - L'OBS)

Historiquement, l’Algérie et le Maroc ont entretenu une rivalité géopolitique et économique marquée, rivalité qui se manifeste à travers divers secteurs, de la politique étrangère jusqu’aux ressources naturelles. Cette compétition s’étend désormais au domaine de l’agriculture, plus précisément dans la production et l’exportation de tomates, où le Maroc détient actuellement une position dominante.

L’Algérie exprime désormais son ambition de rivaliser avec le Maroc sur le marché international de la tomate. En dépit de l’avance marocaine, caractérisée par une contribution significative au marché mondial, l’Algérie envisage de développer son propre secteur. Ce dernier est actuellement en phase de croissance avec des initiatives comme celles du groupe Tahraoui à Biskra et du groupe Souakri dans le désert de M’Ghair, qui exploitent respectivement 400 et 1 000 hectares pour la culture de la tomate.

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Selon Jeune Afrique, bien que l’industrie algérienne de la tomate soit encore à ses balbutiements comparativement à celle du Maroc, il existe un potentiel significatif pour le développement. Toutefois, l’atteinte de cet objectif se heurte à plusieurs défis, notamment la nécessité d’une modernisation agricole et d’une augmentation de la production pour devenir compétitif à l’échelle internationale.

Le Maroc, pour sa part, reste un géant dans le secteur, avec une production annuelle avoisinant les 660 000 tonnes de tomates, dont une grande partie est exportée vers l’Union européenne. Le royaume est le deuxième fournisseur de l’UE, précédé uniquement par les Pays-Bas. La production marocaine, cependant, fait face à des défis tels que les variations climatiques et les maladies virales qui menacent les rendements.

En outre, l’Algérie a exprimé des réserves concernant les pratiques agricoles marocaines, en particulier la culture de tomates à Dakhla, située dans la région contestée du Sahara. Cette situation est source de tensions additionnelles entre les deux nations.

Pour s’affirmer dans ce domaine, l’Algérie devra non seulement augmenter sa capacité de production mais également investir dans des technologies agricoles avancées et améliorer ses infrastructures de distribution pour atteindre les marchés clés. La route est encore longue, mais les autorités algériennes semblent prêtes à relever le défi pour diversifier l’économie nationale et réduire la dépendance aux hydrocarbures.

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Ainsi, l’essor potentiel de l’Algérie dans le secteur de la tomate représente non seulement une stratégie économique, mais aussi une nouvelle arène dans la longue rivalité avec le Maroc, illustrant comment les enjeux agricoles peuvent refléter des dynamiques politiques et économiques plus larges dans la région du Maghreb.

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