Nucléaire: pourquoi la Chine inquiète ?

Photo: DR

L’arme nucléaire demeure au cœur des préoccupations stratégiques mondiales, symbolisant à la fois le summum du pouvoir militaire et une source inquiétante de tensions internationales. Dans un monde où les tensions géopolitiques semblent se cristalliser avec acuité, la dissuasion nucléaire reste la doctrine cardinale de nombreuses puissances. Les États-Unis et la Russie, détenant la majorité des ogives mondiales, illustrent cette politique par une diminution progressive de leurs arsenaux datant de la Guerre Froide. Toutefois, ces réductions sont contrebalancées par des développements technologiques qui augmentent le nombre et la diversité des armes opérationnelles, comme le souligne le SIPRI.

En parallèle, la Chine, exemptée d’accords de désarmement, intensifie sa capacité nucléaire avec une rigueur qui ne passe pas inaperçue. En cinq ans, l’Armée populaire de libération a vu son stock d’ogives croître de manière significative, atteignant 500 unités en 2024, une hausse alarmante qui inclut même le déploiement de têtes nucléaires sur des missiles en temps de paix. Cette expansion pose un casse-tête stratégique majeur, d’autant que la Chine pourrait rivaliser en nombre de missiles balistiques intercontinentaux avec les États-Unis ou la Russie d’ici la fin de la décennie.

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Face à cette montée chinoise, les arsenaux américains et russes, bien que globalement en diminution, restent en phase de modernisation active. Les États-Unis et la Russie se concentrent non seulement sur la réduction du nombre d’ogives, mais aussi sur l’innovation technologique, rendant les armes existantes plus efficaces et diversifiées. Cette dynamique de modernisation et d’entretien des capacités stratégiques est essentielle pour maintenir l’équilibre de la terreur, concept central de la dissuasion nucléaire.

Cette augmentation substantielle ne manque pas de réactions en chaîne. L’Inde, par exemple, pourrait être incitée à accroître son arsenal, qui compte actuellement 172 ogives, en réponse à la menace croissante. Cette dynamique est également visible dans les efforts de modernisation des arsenaux en France et au Royaume-Uni, qui investissent massivement dans des technologies avancées, soulignant ainsi la pérennité de la dissuasion nucléaire dans les politiques de sécurité nationale.

Face à ce panorama, l’accentuation de l’arsenal nucléaire chinois est particulièrement préoccupante. Elle suggère une érosion possible des normes internationales concernant l’utilisation de l’arme nucléaire, et un retour à une diplomatie de la tension. Les conséquences d’un tel changement seraient profondes, augmentant le risque de mésententes et potentiellement, d’escalades militaires. Si la doctrine de dissuasion a longtemps été perçue comme un gage de paix et de stabilité, l’évolution actuelle des arsenaux et des doctrines pourrait signifier un défi majeur pour la sécurité internationale dans les années à venir.

Une réponse

  1. Avatar de Le baikal
    Le baikal

    Et si l’addition qu’on a appris nous suggerait de faire Chine + Russie, c’est tout l’occident qui va trembler. Parler de l’Inde est un non sens puisque ce pays est dans les BRICS. Ce groupe de pays qui iront intensifier leurs accords jusqu’au militaire, pourquoi pas?
    La Chine n’a pas les memes valeurs que les USA, donc aucun risques de s’ inquieter.

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