Prisonniers palestiniens: « pire que Guantanamo » selon une ONG

Le camp de détention de Guantanamo, établi par les États-Unis en 2002, est depuis longtemps le symbole des violations des droits de l’homme sous couvert de sécurité nationale. Les détenus, capturés dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme« , ont souvent été privés de leurs droits légaux fondamentaux, soumis à des interrogatoires sévères et à des conditions de détention dégradantes. Les témoignages recueillis au fil des années font état de torture, de détentions prolongées sans procès et d’un isolement quasi total.

Dans un contexte similaire de conflit et de tensions sécuritaires, les conditions de détention des prisonniers palestiniens dans le camp de Sde Teiman, en Israël, ont récemment été mises en lumière par un médecin anonyme et plusieurs ONG. Ces témoignages évoquent des scènes où les détenus, privés de leur dignité humaine, sont entravés, les yeux bandés et attachés à leurs lits, dans des tentes servant d’hôpital de campagne au milieu du désert du Néguev.

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Le médecin, ayant eu un accès restreint et très contrôlé au camp, a décrit une réalité glaçante où les blessures graves sont traitées sans anesthésie adéquate, aggravant la souffrance des détenus. Il a constaté une violation flagrante de la Convention de Genève et des principes éthiques médicaux, qualifiant ces pratiques de torture physique et psychologique.

Selon Nadji Abbas de l’ONG Physicians for Human Rights, le nombre de décès dans ce camp dépasse de loin celui enregistré à Guantanamo sur une période similaire. En six mois seulement, quarante décès ont été rapportés à Sde Teiman, contre vingt en vingt ans à Guantanamo, illustrant l’extrême gravité de la situation.

L’accès à l’information reste extrêmement limité, empêchant une surveillance adéquate par les institutions internationales et la presse. Les explications possibles incluent un sentiment de vengeance profondément ancré dans certains segments de la société israélienne et une complaisance du ministère de la Santé à négliger les soins nécessaires aux prisonniers.

Face à l’indignation internationale et peut-être sous la pression de la justice internationale, l’armée israélienne a initié une enquête sur les pratiques au sein du camp Sde Teiman. Cependant, des centres similaires, comme celui d’Ananot à l’est de Jérusalem, continuent d’opérer, soulevant des préoccupations sur la systématisation de telles conditions à travers le pays. Ces comparaisons avec Guantanamo ne visent pas seulement à établir un parallèle mais aussi à alerter sur une situation humanitaire qui pourrait, selon les observateurs, être encore plus critique.

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