Lorsque la presse s’est emparée de la nouvelle de la création d’une commission tripartite pour tenter de régler la crise qui secoue le Bénin et son voisin le Niger, beaucoup de personnes ont poussé un gros ouf de soulagement. D’autres sont plutôt dans l’expectative car, le chemin pour arriver au bout du tunnel est parsemé de nombreuses embûches.
C‘est bien connu en Afrique, surtout dans les pays où la transparence dans la gestion des affaires de l’Etat n’est pas la chose la mieux partagée. Les pays où pour envoyer un dossier aux calendes grecques, on crée une commission. En effet, les commissions mixtes inter-Etats, paritaires, tripartites, multipartites, aussi chronophages onéreuses qu’inefficaces, pour résoudre telle ou telle crise entre tel et tel pays en Afrique de l’ouest, on peut les multiplier à foison. Il y a eu par exemple la commission mixte permanente créée depuis 1975 entre le Bénin et le Nigéria chargée de discuter périodiquement des affaires entre les deux pays. L’existence de cette commission, n’a pas empêché l’ancien président du Nigéria Muhammadu Buhari de fermer ses frontières avec le Bénin pendant plus d’un an. Entre le Bénin et le Niger, aujourd’hui en conflit, il existait déjà une commission mixte de règlement de crise. Il s’agit de la Grande commission de coopération bénino-nigérienne dont la dernière réunion s’est tenue les 22 et 23 novembre 2021 à Cotonou. Elle n’a pas pu freiner l’égo surdimensionné des chefs d’Etat béninois Patrice Talon et nigérien le général Abdourahmane Tiani dans un bras de fer inutile et stérile qui non seulement fait perdre beaucoup d’argent aux deux pays, mais également aggrave la misère et la pauvreté de leurs populations. De plus, les membres de ces commissions composées de fonctionnaires dit de « haut niveau », ou bien d’ »experts » se réunissent en session ordinaire une fois par an et parfois plusieurs fois en cas de crise ou d’urgence. Mais en réalité ce sont des réunionites à répétition qui s’éternisent où les participants ont parfois le sentiment de ne pas connaître le but réel de leur rencontre. Certaines personnes ne manquent pas de pointer du doigt, le coût exorbitant de ces rencontres organisées aux frais du contribuable. Et la facture est sans doute salée au vu de ce que cela entraîne comme charges pour faire venir autant d’hommes en terme d’hébergement, de restauration et de frais de mission. Au demeurant, loin d’atteindre les objectifs fixés ces rencontres se révèlent comme de l’argent jeté par la fenêtre avec des annonces aguichantes sans suite. De quoi s’interroger sur la pertinence de ces messes. C’est malheureusement le même chemin que risque de prendre la commission que l’on propose de mettre en place après la médiation des anciens chefs d’État béninois Nicéphore Soglo et Thomas Boni Yayi.
La suite de cet article est réservé aux abonnés: Connectez-vous si vous avez déjà un abonnement ou abonnez-vous ici
Laisser un commentaire