Maghreb : indésirables en Europe, des récoltes de légumes détruites

Photo d'illustration

Le Maghreb, berceau d’une agriculture florissante, s’est forgé au fil des siècles une réputation d’excellence dans la production de fruits et légumes. Des plaines fertiles du Maroc aux oasis tunisiennes, en passant par les hauts plateaux algériens, la région a su tirer parti de son climat méditerranéen et de ses ressources hydriques pour développer une agriculture diversifiée et performante. Les tomates, poivrons, aubergines et autres délices maraîchers qui poussent sur ces terres ensoleillées ont longtemps fait les délices des consommateurs européens, créant un pont commercial vital entre les deux rives de la Méditerranée.

Pourtant, aujourd’hui, ce tableau idyllique se fissure. Dans la région marocaine de Doukkala, renommée pour ses cultures maraîchères, un spectacle désolant s’offre aux yeux : des montagnes de tomates pourrissantes, des champs d’aubergines et de poivrons laissés à l’abandon. Ce gâchis alimentaire n’est pas le fruit du hasard, mais le symptôme d’une crise profonde qui secoue le secteur agricole maghrébin.

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La chute vertigineuse de la demande a plongé les agriculteurs dans un dilemme cornélien : laisser leurs récoltes pourrir sur pied ou les détruire de leurs propres mains. Beaucoup ont choisi la seconde option, dans un geste qui semble aller à l’encontre de tout bon sens économique et environnemental. Comment en est-on arrivé là ?

L’explication est à chercher de l’autre côté de la Méditerranée. Depuis quelques mois, les fruits et légumes marocains, jadis prisés, sont devenus persona non grata sur certains marchés européens. Les agriculteurs européens dénonçant une concurrence déloyale et des produits pas toujours très sains. Des scènes dignes d’un film d’action se sont déroulées en France et en Espagne, où des camions chargés de tomates marocaines ont été pris pour cibles. Ces actes d’hostilité reflètent une tension croissante entre les producteurs locaux européens et leurs homologues maghrébins, accusés de concurrence déloyale.

Un système en faillite ?

Cette situation ubuesque engendre un paradoxe économique frappant. Alors que les agriculteurs de Doukkala bradent leurs tomates en centimes, ces mêmes fruits rouges s’arrachent à prix d’or sur les marchés de gros, atteignant plusieurs dirhams. Un écart qui souligne les dysfonctionnements criants dans la chaîne de distribution et l’absence d’une régulation efficace du marché.

Cette crise révèle les failles d’un modèle agricole trop dépendant des exportations et insuffisamment diversifié. Elle souligne l’urgence de repenser les stratégies de production et de distribution à l’échelle régionale. Des solutions innovantes, telles que la transformation locale des surplus en produits à valeur ajoutée ou le développement de nouveaux marchés, pourraient offrir des perspectives prometteuses.

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Au-delà des enjeux économiques, cette situation soulève également des questions éthiques et environnementales cruciales. Comment justifier la destruction de denrées alimentaires dans un monde où la faim reste un fléau ? Quelles sont les conséquences écologiques de ces pratiques ? L’avenir de l’agriculture maghrébine se trouve à un carrefour. Entre les défis climatiques, les tensions géopolitiques et les mutations des habitudes de consommation, le secteur doit se réinventer pour assurer sa pérennité. La crise actuelle, aussi douloureuse soit-elle, pourrait être le catalyseur d’une transformation profonde et nécessaire.

En fin de compte, l’image de ces montagnes de légumes détruits nous rappelle que la nourriture n’est pas qu’une simple marchandise. Elle est le fruit du travail acharné des agriculteurs, un pilier de l’économie régionale et un lien culturel entre les peuples. Trouver un équilibre entre les intérêts des producteurs, les demandes des consommateurs et les impératifs de durabilité sera le grand défi des années à venir pour le Maghreb et ses partenaires commerciaux.

11 réponses

  1. Avatar de Auto
    Auto

    Arreter cette haine unjustified et canal user. LA mediocriter touché tous les pays arabe notre bled included… Rebi yedjibe elkheir. Liser Malek bennabi et vous comprendrez notre Mal et les solutions, Comme Malaysia a su suivre

  2. Avatar de Ramzy
    Ramzy

    les exportateurs privé le marché intérieur de la qualité et surtout aucun respect de l’auto insuffisance.

  3. Avatar de bouge
    bouge

    Bientot, l’Algérie devient parmi l’élite de la région.

  4. Avatar de Hocine
    Hocine

    finalement le modèle algérien est le meilleur. la production agricole nettement plus portante que celle du Maroc, est orientée essentiellement vers la consommation interne

  5. Avatar de Tarzan
    Tarzan

    bien dit !

  6. Avatar de Youcef
    Youcef

    En algerie on ne peut exporter que le surplus de production alors que le Maroc ne sert que les marchés européens laissant les citoyens marocains crever de faim. Israël exploite massivement les ressources en eau du Maroc dans des spéculations consommatrices d eau et destinées à l exportation comme l avocat. L agriculture algerienne est durable et saine alors que celle du Maroc est de type capitaliste sauvage.

    1. Avatar de Hocine
      Hocine

      très juste

    2. Avatar de Abouayoub
      Abouayoub

      ce ne sont pas les dattes marocaine qui ont été reconnues contaminés de pesticides et retournées au pays, quand on voit la bosse de l’autre chameau et on oublie la sienne…. mauvaise culture…. Tiers Monde…

  7. Avatar de Inconnu
    Inconnu

    L’agriculteur Algérienne ne s’est jamais mieux portée que ces 4 dernières années…

  8. Avatar de Hacene
    Hacene

    Quand vous écrivez sur le Maroc ne dites pas pas le Maghreb, c’est le Maroc !

    1. Avatar de Sofiane
      Sofiane

      bien dit mon frère, ils savent très bien que les légumes et fruits algeriens sont incontestablement les meilleurs, mais ils ne peuvent le prononcer car, ils ont un complexe arrogant envers l’Algérie, c’est la puissance de la region, ils ont gonflé le maroc, un pays pauvre et trop petit dans le nouveau monde, vive l’Algérie

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