Un débat enflammé sur les réseaux sociaux ravive les rivalités historiques entre le Maroc et l’Algérie. Au cœur de la polémique : l’Alhambra, joyau architectural de Grenade en Espagne. Un post viral sur X, célébrant ce monument comme une merveille du monde musulman, a déclenché une véritable guerre d’arguments entre internautes des deux pays.
L’auteur du post, Fodil Mahani, attribue la construction de l’Alhambra à la dynastie des Zirides, originaire du Maghreb central, correspondant à l’Algérie actuelle. Il souligne des similitudes architecturales avec des monuments algériens tels que la Casbah d’Alger ou le Mechouar de Tlemcen. Cette affirmation a rapidement suscité de vives réactions du côté marocain.
Les internautes marocains contestent vigoureusement cette version des faits. Ils mettent en avant les ressemblances frappantes entre l’Alhambra et l’architecture traditionnelle de villes comme Fès, Meknès ou Marrakech. Certains vont jusqu’à affirmer que ce sont des artisans marocains qui ont restauré et préservé ce patrimoine unique.
La controverse met en lumière les enjeux identitaires et culturels qui sous-tendent ces revendications. Chaque camp cherche à s’approprier l’héritage prestigieux de l’Alhambra, symbole du rayonnement de la civilisation islamique en Andalousie.
Au-delà des passions, les sources historiques apportent un éclairage plus nuancé. Le site officiel de Grenade attribue la construction de l’Alhambra aux sultans nasrides, à partir de 1238. Mohammed ben Nazar, fondateur de cette dynastie, aurait initié les travaux, poursuivis ensuite par ses descendants.
Il est intéressant de noter que le nom même du monument, « Alhambra », dérive de l’arabe « qasr alhamrã », signifiant « Palais rouge ». Cette étymologie témoigne de l’influence profonde de la culture arabo-musulmane dans la péninsule ibérique médiévale.
Cette polémique illustre la complexité des relations entre le Maroc et l’Algérie, où l’histoire et le patrimoine culturel deviennent des enjeux de fierté nationale. Elle révèle aussi la puissance des réseaux sociaux comme caisse de résonance pour ces débats identitaires.
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