Uranium du Niger : la filiale française en difficulté

Mine d'uranium au Niger (Orano)

En juin dernier, le Niger a pris une décision majeure concernant l’avenir de son secteur minier, en reprenant le contrôle direct du gisement d’uranium d’Imouraren, le plus important du pays. Cette mesure, annoncée lors d’une communication officielle, a marqué la fin de la concession d’exploitation accordée à Imouraren SA, une filiale de l’entreprise française Orano (anciennement Areva). Ce revirement suit l’échec d’Orano à démarrer la production prévue initialement pour 2012, malgré les délais prolongés et les deux mises en demeure lancées en 2022 et 2024.

La situation est d’autant plus préoccupante pour Orano que sa filiale Somaïr, également implantée au Niger, traverse une crise financière sévère. Selon la presse française , depuis février 2024, la mine d’uranium d’Arlit, seule en exploitation par Orano dans le pays, peine à trouver des voies d’exportation à cause de la situation politique instable suivant le coup d’État de juillet 2023. Cette crise a contraint la société à vendre des stocks d’uranium, initialement réservés pour financer la fermeture du site.

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Orano a tenté de négocier de nouvelles conditions d’exportation vers la France ou la Namibie sans succès jusqu’à présent. Entretemps, pour maintenir les opérations, environ 700 employés directs et autant chez les sous-traitants dépendent de la vente de ces stocks pour le paiement de leurs salaires et la préservation de l’infrastructure industrielle. Sans résolution rapide, la Somaïr pourrait se voir forcée de réduire progressivement ses activités, voire de cesser complètement l’exploitation dans les mois à venir.

Cette crise illustre la tension croissante entre le Niger et la France depuis l’arrivée au pouvoir de Tiani. Les relations entre la France et le Niger ont été marquées par une série de tensions récentes, non seulement autour de l’exploitation des ressources naturelles, mais aussi autour de la gestion du pouvoir dans le pays. Le Niger, souhaitant affirmer son autonomie, a repris le contrôle de gisements d’uranium clés, précédemment exploités par des entreprises françaises, en particulier Orano. Cette décision reflète une volonté plus large du Niger de se défaire de ce qu’il perçoit comme une influence néocoloniale française sur son économie.

En effet, cette posture est souvent vue comme une réminiscence de pratiques d’exploitation des époques coloniales, où la métropole exerçait un contrôle direct sur les ressources des colonies. Cette dynamique a entraîné un refroidissement notable des relations bilatérales, chaque partie restant sur des positions fermes, le Niger voulant gérer ses ressources de manière indépendante et la France cherchant à sécuriser ses intérêts économiques et énergétiques à l’étranger en critiquant le pouvoir des militaires.

3 réponses

  1. Avatar de ËL TÏGËR
    ËL TÏGËR

    seule la vérite ne tombe jamais.

  2. Avatar de Mimio
    Mimio

    Les voies de l’exportation de l’uranium sont fermés à cause de la fermeture de la frontière bénin Niger qui d’habitude est utilisée pour envoyer ce minerais en France. Pourquoi avez vous tronqué cette information de vos écrits.

  3. Avatar de Tch
    Tch

    Le Gbévoun, voleur en difficulté ?

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