L’Égypte et la Somalie ont récemment scellé un accord militaire majeur, marquant une nouvelle ère de coopération dans la région de la Corne de l’Afrique. Ce protocole, signé lors de la visite du président somalien au Caire, est perçu comme une réponse directe aux dynamiques géopolitiques croissantes, notamment face à l’influence croissante de l’Éthiopie dans la région.
Le partenariat entre Le Caire et Mogadiscio, qui avait été au point mort pendant des décennies, a pris une tournure stratégique significative. Des sources proches du dossier indiquent que l’Égypte a déjà commencé à déployer des ressources militaires, y compris du matériel et des experts, en Somalie. Cette initiative vise à renforcer la souveraineté et l’intégrité territoriale somaliennes, un objectif explicitement déclaré par l’Égypte lors de la signature du protocole.
Cette nouvelle alliance survient dans un contexte de tensions exacerbées entre l’Égypte et l’Éthiopie, principalement à cause de la construction du barrage de la Grande Renaissance éthiopienne sur le Nil. Le Caire voit ce projet comme une menace directe à sa sécurité hydrique et, par extension, à sa sécurité nationale. Le récent accord entre l’Éthiopie et le Somaliland, permettant à Addis-Abeba d’accéder à la mer et de potentiellement installer une base navale, a davantage attisé les craintes égyptiennes, notamment en ce qui concerne la sécurité du Canal de Suez.
Dans ce climat tendu, le soutien militaire égyptien à la Somalie peut également être interprété comme une stratégie pour contrebalancer l’influence éthiopienne dans la région. L’extension de la coopération militaire égyptienne à la nouvelle Mission de soutien de l’Union africaine en Somalie (AUSSOM), où l’Égypte participera aux côtés de troupes burundaises et ougandaises, reflète cette volonté de s’ancrer plus profondément dans la géopolitique régionale.
L’Ethiopie inquiète
L’Éthiopie, pour sa part, a réagi en exprimant son inquiétude face à ce rapprochement entre Le Caire et Mogadiscio, qualifiant la situation de « région entrant dans des eaux inconnues ». Cette déclaration, émanant du ministère éthiopien des Affaires étrangères, laisse entendre que l’Éthiopie perçoit ce développement comme une tentative de déstabilisation de la région, venant s’ajouter au conflit déjà existant autour du barrage du Nil.
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