Iran: démission surprise d’un vice-président, voici la raison

Mohammad Javad (AP Photo/Richard Drew)

Mohammad Javad Zarif, figure emblématique de la diplomatie iranienne, a annoncé lundi sa démission du poste de vice-président chargé des affaires stratégiques sur la plateforme X. Cette décision intervient moins de deux mois après sa nomination par le président réformateur Massoud Pezeshkian, élu récemment.

L’ancien ministre des Affaires étrangères, qui avait occupé ce poste de 2013 à 2021 sous la présidence modérée de Hassan Rohani, a justifié son départ par la volonté d’éviter toute perturbation du travail gouvernemental. Proche des réformateurs sans pour autant revendiquer une étiquette politique, Zarif avait joué un rôle crucial dans la campagne et la victoire de Pezeshkian.

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Le président lui avait confié la mission de former un comité pour proposer des candidats au conseil des ministres. Cependant, la liste soumise dimanche au Parlement n’a pas tenu les promesses de campagne concernant une meilleure représentation des femmes, des jeunes et des minorités ethniques et religieuses, notamment sunnites.

Zarif a exprimé ses regrets quant à l’impossibilité de mettre en œuvre les recommandations des experts du comité et de concrétiser les engagements d’inclusion. Cette situation a suscité des critiques au sein même du camp réformateur, pointant du doigt la présence de conservateurs dans le cabinet proposé.

La démission de Zarif s’inscrit également dans un contexte juridique complexe. Une loi iranienne promulguée en octobre 2022 interdit la nomination à des postes sensibles de personnes dont les enfants ou le conjoint possèdent une double nationalité. Zarif a révélé avoir subi des pressions en raison de la nationalité américaine de ses enfants.

Architecte de l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015, Zarif avait œuvré pour un allègement des sanctions internationales en échange de limitations du programme nucléaire de Téhéran. Cet accord, fragilisé par le retrait des États-Unis en 2018 sous la présidence de Donald Trump, reste un enjeu majeur de la politique étrangère iranienne.

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