Le groupe pétrolier public algérien Sonatrach intensifie ses efforts pour accélérer la livraison de cinq projets stratégiques de stations de dessalement d’eau de mer. Pour atteindre cet objectif, l’entreprise a mis en place un pont aérien entre Alger et Tokyo, visant à transporter rapidement les équipements essentiels à la réalisation de ces installations.
Ces nouvelles stations, réparties dans cinq wilayas du pays – Oran, Béjaïa, El Taref, Cap Djanet (Boumerdès) et Fouka (Tipaza) – auront une capacité de production totale de 1,5 million de mètres cubes d’eau par jour. L’avancement des travaux dépasse actuellement les 75%, témoignant de l’urgence du projet face aux défis hydriques que connaît l’Algérie.
Le choix du transport aérien s’explique par deux facteurs principaux : d’une part, les perturbations affectant le transport maritime en mer Rouge, entraînant une hausse significative des coûts ; d’autre part, la nécessité d’éliminer tout risque de retard dans la réception des équipements. Cette décision stratégique permettra de respecter les délais impartis, cruciale pour renforcer la sécurité hydrique du pays.
Lotfi Zenadi, PDG d’Algerian Energy Company (AEC), maître d’ouvrage du projet, souligne l’efficacité de cette approche : « Le recours à l’importation express par fret aérien de ces équipements, comprenant principalement des pompes avec des dispositifs de récupération d’énergie, permettra de respecter le délai de livraison estimé à quelques jours, au lieu du fret maritime qui pourrait prendre des mois. »
Le programme de dessalement s’inscrit dans une vision plus large des autorités algériennes, visant à répondre à l’augmentation prévue de 40% des besoins en eau potable dans les années à venir. Au-delà de son impact direct sur le quotidien des citoyens, ce projet joue également un rôle crucial dans le développement de la filière de l’hydrogène vert, positionnant l’Algérie comme un acteur majeur dans l’exportation de cette nouvelle ressource énergétique.
Tarek Nouizi, Président directeur général de l’Entreprise Algérienne de réalisation de projets industriels, annonce que l’arrivée de ces équipements « permettra le lancement de l’alimentation en eau potable à travers les quatre stations d’ici la fin de l’année« . Cette réalisation implique la participation de plusieurs entreprises nationales, dont l’Entreprise nationale des grands travaux pétroliers, l’Entreprise nationale de canalisations, et COSIDER Canalisations.
L’accent mis sur ces projets de dessalement reflète l’urgence de la situation hydrique dans le nord du pays, affecté par la sécheresse. Les autorités insistent sur l’importance de maîtriser l’ensemble de la chaîne de production, de la formation des compétences nationales en matière de maintenance à la fabrication locale d’équipements, pour améliorer le taux d’intégration nationale.
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