Le conflit israélo-palestinien a connu une escalade dramatique en octobre 2023 suite à une attaque du Hamas contre Israël, suivie d’une riposte militaire massive dans la bande de Gaza. Cette nouvelle phase du conflit a entraîné de nombreuses victimes civiles et suscité de vives réactions internationales. Dans ce contexte tendu, le premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a récemment exprimé une position très critique envers le gouvernement israélien.
Une accusation de guerre pour des motifs politiques
Lors d’un rassemblement pro-palestinien à la Grande mosquée de Dakar, Ousmane Sonko a vivement critiqué le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. Le dirigeant sénégalais a accusé son homologue de poursuivre la guerre à Gaza dans le seul but de préserver sa survie politique. « Nous avons un premier ministre dont le pouvoir dépend de cette guerre, dont la survie politique dépend de cette guerre, et qui est prêt à marcher sur des milliers de cadavres pour rester premier ministre et pour ne pas faire face à la justice de son pays », a déclaré Sonko.
Le chef du gouvernement sénégalais n’a pas mâché ses mots pour décrire les opérations militaires israéliennes, les qualifiant d’« extermination » et de « barbarie humaine ». Il a notamment pointé du doigt ce qu’il considère comme une injustice subie par les Palestiniens depuis la création d’Israël en 1948.
Un appel à l’isolement d’Israël
Face à cette situation, Ousmane Sonko a préconisé une approche radicale : l’isolement politique et diplomatique d’Israël. « Il faut rassembler tous ceux qui dénoncent cette injustice, travailler à une solution politique qui est une solution d’isolement de l’État d’Israël, une solution d’isolement politique », a-t-il affirmé, une écharpe aux couleurs palestiniennes autour du cou.
Le premier ministre sénégalais a également critiqué certains pays occidentaux, les accusant de cautionner les actions israéliennes. « Tous ceux qui nous chantent la démocratie et les droits de l’Homme sont ceux qui appuient Israël, qui l’arment », a-t-il souligné.
Le Sénégal entre engagement historique et relations diplomatiques
La prise de position d’Ousmane Sonko s’inscrit dans la lignée de l’engagement historique du Sénégal en faveur de la cause palestinienne. Pays à majorité musulmane, le Sénégal préside depuis les années 1970 le Comité onusien pour les droits inaliénables du peuple palestinien. Cependant, la situation est complexe, car le pays maintient également des relations diplomatiques avec Israël depuis son indépendance en 1960.
Sonko a par ailleurs déploré les « multiples divisions » qui empêchent les pays musulmans et africains de parler d’une seule voix sur la question palestinienne. Il a noté que certains pays musulmans étaient restés « aphones » face à la crise, tandis que les actions les plus visibles en soutien aux Palestiniens ont été initiées par des pays comme l’Afrique du Sud, où les musulmans sont minoritaires, et certaines nations d’Amérique latine.
Les déclarations d’Ousmane Sonko illustrent la réalité des positions internationales sur le conflit israélo-palestinien. Elles mettent en avant les tensions entre les considérations morales, les alliances historiques et les réalités diplomatiques auxquelles sont confrontés de nombreux pays dans leur approche de cette crise persistante au Moyen-Orient.
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