L’Algérie et le Maroc, deux géants du Maghreb, s’affrontent sur de multiples fronts. Au-delà des différends politiques et sportifs, une nouvelle bataille se dessine dans le domaine économique. Face à son voisin marocain, réputé pour sa production céréalière, l’Algérie lance une initiative agricole d’envergure. Ce projet ambitieux vise à transformer radicalement le paysage agricole du pays, avec pour objectif ultime l’indépendance alimentaire en matière de blé.
L’Algérie lance une campagne agricole ambitieuse visant à révolutionner sa production céréalière. Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, a dévoilé les contours d’un projet d’envergure pour la saison 2024-2025, axé sur la culture massive de blé dur.
Au cœur de cette initiative se trouve l’objectif de cultiver 1,6 million d’hectares de blé dur, représentant plus de la moitié des 3,069 millions d’hectares prévus pour cette campagne. Cette stratégie s’inscrit dans une vision plus large : atteindre l’autosuffisance en blé dur dès l’année prochaine, tout en développant la production d’orge sur un million d’hectares.
Pour concrétiser ces ambitions, le gouvernement algérien met en place un dispositif de soutien conséquent. L’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) fournira aux agriculteurs 4,2 millions de quintaux de semences, accompagnés d’une quantité importante d’engrais. Cette mobilisation des ressources vise à doter les producteurs de tous les outils nécessaires pour mener à bien cette campagne cruciale.
Le ministre Cherfa souligne l’importance d’un démarrage rapide des opérations pour profiter pleinement des pluies automnales, tirant ainsi les leçons des retards observés lors de la saison précédente. Dans certaines wilayas, la campagne a d’ailleurs déjà discrètement débuté, témoignant de l’empressement des acteurs du secteur.
L’infrastructure de stockage fait également l’objet d’une attention particulière. De nouveaux centres seront opérationnels à partir de mars 2025, assurant une couverture complète du territoire national. Cette modernisation des capacités de stockage s’accompagne d’une allocation stratégique des semences par région, garantissant une distribution équitable des ressources.
Ces efforts s’inscrivent dans un programme plus vaste, initié par le président de la République, visant à développer un million d’hectares de terres irriguées d’ici 2025. L’ambition ne s’arrête pas au blé dur : l’Algérie aspire également à l’autosuffisance en orge et en maïs à l’horizon 2026.
Le secteur agricole, et plus particulièrement la filière céréalière, est appelé à jouer un rôle prépondérant dans la réalisation de l’objectif national d’atteindre un PIB de 400 milliards de dollars. Pour y parvenir, l’État réaffirme son engagement à soutenir les producteurs face aux défis climatiques et techniques, conscient de l’enjeu crucial que représente la sécurité alimentaire du pays.
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