Or et uranium : comment le Niger veut contrôler sa production

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Le gouvernement nigérien a franchi une étape décisive dans sa stratégie de contrôle des ressources naturelles du pays. Le Conseil des ministres a approuvé la création de deux nouvelles sociétés d’État, marquant ainsi une volonté politique forte de maximiser les bénéfices des richesses minières au profit du développement national.

La Mazoumawa National Gold Company, dédiée à l’exploitation aurifère, vise à canaliser la production majoritairement artisanale et informelle. Cette initiative pourrait permettre à l’État de générer des revenus fiscaux substantiels, jusqu’ici inaccessibles. En effet, l’organisation Swissaid souligne que des dizaines de tonnes d’or échappent chaque année au contrôle des autorités, représentant un manque à gagner considérable bien que difficilement quantifiable.

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Cette nouvelle structure ouvre également la perspective d’une transformation locale de l’or, suivant l’exemple du Burkina Faso. Ce pays voisin a récemment mis en place sa Société nationale des substances précieuses, accompagnée de la construction d’une raffinerie d’or. Toutefois, la mise en œuvre de cette société nationale soulève des questions quant aux mécanismes de contrôle qui seront instaurés pour prévenir la corruption et le blanchiment d’argent.

Parallèlement, la création de la Timersoi National Uranium Company témoigne de l’ambition du Niger de reprendre la main sur l’exploitation de l’uranium, ressource minière stratégique. Cette décision intervient dans un contexte de tensions avec les multinationales étrangères, comme en témoignent les récents retraits de permis d’exploitation au français Orano et au canadien Goviex.

Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) affirme ainsi sa volonté de redéfinir les termes de l’exploitation des ressources uranifères du pays. Cependant, l’impact précis de cette nouvelle entité sur les opérations des compagnies étrangères reste à déterminer.

Ces initiatives gouvernementales s’inscrivent dans une dynamique plus large observée sur le continent africain, où de nombreux pays cherchent à renforcer leur souveraineté sur leurs ressources naturelles. Le défi pour le Niger sera de traduire ces ambitions en résultats concrets, en veillant à ce que la gestion de ces nouvelles sociétés d’État soit transparente et efficace.

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