Le Sahara marocain est actuellement le théâtre d’un événement climatique exceptionnel. La Direction générale de la météorologie (DGM) rapporte une avancée inhabituelle du front intertropical (FIT) vers le nord du pays. Ce système météorologique, crucial pour le climat des zones tropicales et subtropicales, influence de manière significative les conditions atmosphériques de la région.
Houssein Youabed, responsable communication à la DGM, souligne l’importance de ce phénomène qui se manifeste en cette fin d’été. Le déplacement saisonnier du FIT joue un rôle déterminant dans la formation de systèmes orageux et de perturbations atmosphériques.
Les effets de cette anomalie climatique se sont déjà fait sentir. Les 4 et 5 septembre, l’Atlas et ses versants orientaux ont connu une instabilité orageuse modérée, accompagnée d’averses et de chutes de grêle localisées dans le sud-est du Maroc et le sud de l’Oriental.
La situation météorologique s’annonce encore plus intense pour les jours à venir. Du 6 au 9 septembre, le Maroc devrait faire face à une nouvelle progression du FIT vers le nord des provinces sahariennes. Ce phénomène sera amplifié par l’arrivée de masses d’air froid en altitude, liées à l’approche d’une dépression atmosphérique sur l’extrême Nord du pays.
Face à ces conditions exceptionnelles, les autorités appellent à la vigilance. La population est invitée à suivre attentivement les bulletins météorologiques émis par la DGM, qui assure une surveillance continue de la situation.
L’ampleur des précipitations attendues est sans précédent. Selon des prévisions rapportées par le site Reporterre, citant une étude de Severe Weather Europe, certaines régions pourraient recevoir jusqu’à 500% des précipitations mensuelles normales pour septembre. Dans certaines zones, ce chiffre pourrait même atteindre 1000% des valeurs habituelles.
Si ces prévisions se confirment, cet épisode pluvieux de 2024 pourrait égaler, voire surpasser, l’événement historique de 1994. Il s’agirait alors potentiellement des précipitations les plus importantes jamais enregistrées dans la vaste région du grand Sahara, s’étendant de l’Atlantique à la Mer Rouge.
Ce phénomène revêt une importance particulière pour ces régions confrontées à un stress hydrique chronique, exacerbé par les sécheresses sévères des dernières années. Les quantités de pluie prévues pourraient atteindre des niveaux inédits depuis plusieurs décennies.
Laisser un commentaire