Uranium en Afrique : un groupe australien investit dans un projet

RHJ/Getty Images

L’uranium africain suscite un intérêt grandissant, attirant de nombreux acteurs internationaux désireux de profiter de cette ressource stratégique. Utilisé dans la production d’énergie nucléaire, ce minerai est essentiel pour de nombreux pays qui cherchent à renforcer leur indépendance énergétique. Traditionnellement, des puissances comme les États-Unis, la France, la Russie, le Canada et la Chine ont dominé l’exploitation de l’uranium en Afrique. Toutefois, de nouveaux acteurs émergent sur la scène, cherchant à s’implanter dans le secteur. C’est le cas de l’Australie.

La société australienne Star Minerals a récemment conclu un accord avec l’entreprise canadienne Madison Metals pour acquérir jusqu’à 51 % du projet Cobra, situé en Namibie. Ce projet d’exploration de l’uranium représente un investissement de 4 millions de dollars sur trois ans. L’objectif est de mener des recherches approfondies afin de confirmer et d’améliorer les premières estimations des ressources en uranium présentes dans le gisement de Cobra. Bien que des estimations initiales aient fait état de 15,6 millions de tonnes de minerai contenant 260 ppm d’U3O8, elles ne sont pas conformes au code JORC, ce qui rend leur fiabilité incertaine.

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La Namibie, quant à elle, espère tirer parti de ce partenariat pour renforcer son secteur minier. En 2023, ce secteur représentait 14,4 % du PIB du pays et plus de la moitié de ses exportations, principalement grâce à l’uranium et au diamant. L’arrivée de Star Minerals s’inscrit donc dans une dynamique de diversification et de renforcement de l’économie minière namibienne.

L’intérêt croissant pour l’uranium africain s’explique par la demande mondiale croissante d’énergie nucléaire, notamment dans le cadre des objectifs de transition énergétique. Face à l’urgence climatique, plusieurs pays misent sur le nucléaire pour réduire leur dépendance aux énergies fossiles et diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre. Cela explique pourquoi des puissances comme la France, les États-Unis, la Russie ou encore la Chine continuent d’investir massivement dans des projets miniers en Afrique.

D’autres nations, comme l’Australie, cherchent à s’implanter dans ce secteur. L’arrivée de Star Minerals en Namibie n’est qu’un exemple parmi d’autres. L’Australie, qui possède également d’importantes réserves d’uranium, souhaite diversifier ses sources d’approvisionnement et ses investissements à l’étranger. Outre la Namibie, plusieurs autres pays africains jouent un rôle clé dans la production mondiale d’uranium. Le Niger, par exemple, est l’un des plus grands producteurs mondiaux, avec des réserves considérables exploitées par des géants comme la française Orano.

L’Afrique du Sud, qui dispose également de réserves importantes, continue de jouer un rôle crucial dans l’approvisionnement mondial. Ces pays africains cherchent non seulement à attirer les investissements étrangers, mais aussi à maximiser les retombées économiques de cette ressource. Cela inclut des politiques visant à augmenter les recettes publiques, à créer des emplois locaux et à renforcer les chaînes de valeur en développant des capacités locales d’exploration et d’extraction.

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