L’Égypte, premier producteur d’agrumes en Afrique, franchit un nouveau cap dans le développement de sa filière en investissant massivement dans la transformation industrielle de ces fruits. Alors que le pays est déjà bien positionné sur le marché mondial grâce à ses exportations d’agrumes frais, le gouvernement égyptien s’engage dans une nouvelle voie stratégique : la transformation des agrumes pour l’exportation.
Le 23 octobre dernier, le cabinet du Premier ministre égyptien a approuvé un ambitieux projet visant à créer une zone économique spéciale (ZES) dédiée à la transformation des agrumes. Située dans la zone industrielle au sud de Port-Saïd, cette ZES abritera une installation appelée Ghars Citrus Concentrates Company. Cette nouvelle zone, couvrant une superficie d’un hectare, sera exclusivement consacrée à la production de concentré d’agrumes destiné aux marchés internationaux.
Sous la supervision de l’Autorité générale pour l’investissement et les zones franches (GAFI), cette ZES devrait permettre à l’Égypte de maximiser la valeur ajoutée générée par ses agrumes. L’investissement initial, estimé à 10 millions de dollars, marque un tournant pour le pays, qui cherche à diversifier sa production au-delà de l’exportation de fruits frais, jusque-là prédominante. Avec un objectif de production de 2500 tonnes de concentré d’agrumes par saison dès la première phase de développement, l’installation représente un levier pour renforcer le positionnement égyptien dans l’industrie mondiale des agrumes transformés.
Au-delà de sa dimension industrielle, cette ZES devrait avoir un impact positif sur l’emploi local. Plus de 300 emplois devraient être créés, principalement pour les habitants de Port-Saïd et des régions avoisinantes, contribuant ainsi au développement socio-économique de cette zone stratégique. La transformation des agrumes, plus exigeante en main-d’œuvre que la simple exportation de fruits frais, permettra aussi de diversifier les compétences et d’attirer davantage de talents dans le secteur agroalimentaire égyptien.
La production de cette zone économique spéciale sera exclusivement destinée à l’exportation. En se concentrant sur les marchés internationaux, le gouvernement égyptien ambitionne de tirer profit de la forte demande mondiale pour les concentrés de fruits, un produit particulièrement prisé dans les industries de la boisson et de l’agroalimentaire. Cette stratégie d’exportation pourrait ainsi contribuer à renforcer la balance commerciale de l’Égypte et à générer de nouvelles sources de devises étrangères.
En lançant ce projet, les autorités égyptiennes font un pas important vers la diversification de l’économie nationale, toujours dominée par les exportations de produits bruts. Le passage à la transformation industrielle permet de générer une plus grande valeur ajoutée et de réduire la dépendance aux exportations de fruits frais, plus vulnérables aux fluctuations du marché. Ce projet s’inscrit également dans une politique industrielle visant à moderniser les infrastructures et à encourager les investissements étrangers dans le secteur agro-industriel.
Avec ce projet de transformation d’agrumes, l’Égypte ambitionne de devenir une référence en matière de transformation agroalimentaire en Afrique. Alors que la demande mondiale pour des produits transformés issus de l’agriculture ne cesse de croître, ce projet pourrait marquer le début d’une nouvelle ère pour la filière égyptienne des agrumes. De plus, cette installation pourrait encourager d’autres acteurs du secteur à investir dans la transformation, contribuant ainsi à faire de l’Égypte un centre de transformation agroalimentaire régional.
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