La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) du Bénin a traité, le lundi 21 octobre dernier, une affaire d’escroquerie impliquant deux marabouts et un fondateur d’école. La victime, un sexagénaire propriétaire d’une école, accuse ces derniers de lui avoir extorqué des millions de francs CFA sous prétexte de rituels mystiques censés attirer des élèves dans son établissement.
Le plaignant affirme que ses ennuis ont commencé après avoir fréquenté le restaurant de l’un des accusés, dont la popularité l’intriguait. Espérant reproduire ce succès dans son école, il s’est tourné vers ce dernier pour connaître son « secret ». Le marabout lui aurait alors proposé des travaux mystiques en échange d’une importante somme d’argent. Selon la victime, des objets mystiques ont été installés partout dans l’école et sa maison, mais au lieu d’attirer des élèves, il s’est retrouvé sous l’influence de ces pratiques et a commencé à perdre le contrôle de sa vie.
Le fondateur d’école raconte avoir remis d’abord sept millions de francs CFA, puis quatorze millions supplémentaires aux deux marabouts. Petit à petit, il leur aurait confié toutes ses recettes scolaires, au point de vendre quinze de ses parcelles pour financer ces rituels. C’est un ami policier qui, en lui donnant une potion, l’aurait aidé à retrouver ses esprits. Il estime avoir perdu au moins 40 millions de francs CFA dans cette affaire.
Les deux marabouts ont plaidé non coupables devant la CRIET. L’un d’eux a reconnu que le fondateur d’école l’avait consulté pour attirer des élèves, mais il conteste les montants avancés par la victime, affirmant avoir convenu d’un paiement de seulement 1,2 million de francs CFA. Il a également déclaré être l’ancien marabout du célèbre artiste ivoirien DJ Arafat, ce qui a suscité des réactions dans la salle.
Cependant, ce statut a été critiqué par le ministère public, qui l’a comparé à un « vendeur d’illusions sur les réseaux sociaux ». Le second marabout a admis avoir consulté le Fâ pour la victime et dirigé des sacrifices, mais a nié avoir reçu le montant allégué. La CRIET a ajourné l’affaire au 2 décembre 2024 pour permettre à la victime de mieux documenter ses réclamations.
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