Dessalement au Maghreb : 5 milliards $ bientôt injectés

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Face à la crise hydrique grandissante due à la baisse des précipitations, l’Algérie s’engage dans une stratégie ambitieuse pour garantir à sa population un accès durable à l’eau potable. Le pays a récemment annoncé un investissement massif de 5,4 milliards de dollars dans le développement d’usines de dessalement de l’eau de mer, un processus qui devrait profondément modifier son paysage hydrique d’ici 2030.

En réponse aux sécheresses récurrentes et à la pression croissante sur ses ressources en eau, l’Algérie a décidé de mettre les bouchées doubles dans le secteur du dessalement. D’après Lotfi Zennadi, PDG de l’entreprise publique Algerian Energy Company (AEC), cinq nouvelles usines de dessalement entreront en service cette année, permettant de faire passer la production quotidienne d’eau potable à partir de la Méditerranée de 2,2 millions à 3,7 millions de mètres cubes. Ce bond en avant devrait rapidement soulager des régions du pays fortement touchées par la pénurie d’eau.

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Si le pays est actuellement capable de couvrir environ 18 % de ses besoins en eau potable grâce au dessalement, cette proportion devrait croître de manière significative dans les années à venir. L’objectif fixé par le gouvernement algérien est ambitieux. D’ici 2030, 60 % de l’eau potable consommée en Algérie devrait provenir de cette technologie. Avec six nouvelles installations planifiées pour les années à venir, la capacité totale de production d’eau dessalée devrait atteindre environ 5,8 millions de mètres cubes par jour à la fin de la décennie.

Cette stratégie de long terme ne vise pas seulement à sécuriser l’approvisionnement en eau des zones urbaines, mais aussi à répondre aux besoins de l’agriculture, un secteur crucial pour l’économie du pays. La diversification des sources d’approvisionnement en eau devrait ainsi contribuer à la résilience face aux effets du changement climatique.

Le recours au dessalement de l’eau de mer est un défi complexe. D’un point de vue technologique, le pays maghrébin mise sur l’expertise de l’AEC pour gérer et exploiter les installations de dessalement. À ce titre, Lotfi Zennadi a souligné que ces infrastructures jouent un rôle clé dans l’approvisionnement des grandes villes côtières et des zones éloignées. Il est donc crucial que ces installations soient technologiquement robustes et capables de fournir de l’eau à un coût abordable pour les consommateurs.

Cependant, cette solution n’est pas sans soulever des questions environnementales. Le processus de dessalement est énergivore et génère des sous-produits, notamment des saumures hautement concentrées en sel, qui doivent être traitées ou rejetées en mer sans nuire aux écosystèmes marins. Pour limiter ces impacts, l’Algérie explore des solutions pour rendre ses futures usines de dessalement plus durables et moins consommatrices d’énergie, notamment par le recours aux énergies renouvelables.

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Le développement des usines de dessalement devrait également générer des retombées économiques positives pour le pays. La construction et l’exploitation de ces installations vont permettre la création de milliers d’emplois, tant au niveau de la main-d’œuvre directe que dans les secteurs connexes. En parallèle, la sécurisation de l’accès à l’eau potable va améliorer les conditions de vie dans les zones urbaines et rurales, tout en soutenant la croissance des secteurs clés comme l’agriculture et l’industrie.

En investissant dans le dessalement de l’eau de mer, l’Algérie ne se contente pas de répondre à une urgence immédiate. Elle fait le pari d’une transformation structurelle de son secteur de l’eau, visant à assurer une gestion plus durable et plus résiliente face aux aléas climatiques à long terme. Ce modèle pourrait, à terme, inspirer d’autres pays de la région confrontés aux mêmes défis hydriques.

7 réponses

  1. Avatar de Benomar
    Benomar

    Bravo pour algerie elle avance

  2. Avatar de Eurltadjer Mohammed Yasser
    Eurltadjer Mohammed Yasser

    Bon courage

  3. Avatar de Youcef
    Youcef

    La nappe de l albien qui se trouve au SudEst est un réservoir de 50.000 milliards de m3 soit 50.000 fois a capacité du plus grand barrage d Algérie Beni Haroun. Si l Algérie consomme annuellement l équivalent de 50 barrages de Béni Haroune elle aura pour 1000 ans. Mais une grande partie est une eau saumatre qui doit être traitée auparavant. Le recours au sud a l énergie solaire permet d exploiter cette eau de manière rentable. Donc le problème d eau au sud ne se pose pas. Pour le Nord jusqu’à 150 km à l intérieur c est l eau dessalée qui va être utilisée.

  4. Avatar de Zinvico
    Zinvico

    Pourquoi ils refusent d’exploiter la plus grande nappe du monde qui se trouve dans Sahara algérien et une partie en Tunisie et Libye

    1. Avatar de Moon
      Moon

      Ben c’est pas compliqué , le réchauffement climatique va vraisemblablement s’aggraver , donc vue que la situation est grave actuellement et non critique , il est clair que cette eau est stratégique pour l’avenir donc autant essayer d’autre méthode tant que la situation ne devient pas critique , nous avons vue l’exemple du maroc qui a consommer toute son eau des nappes et se retrouve dans une situation plus compliqué que l’algérie en matiére d’eau a cause de ca .

  5. Avatar de Cheveuvivre
    Cheveuvivre

    bravo surtout pour l utilisation future (proche?) des energies renouvenables.
    avec le relancement du rail tout AZIMUT (trains, tramway, et metro, repenser l utilisation des 4 roues) , car le declin de la voiture individuelle est ineductable, on est sur la bonne VOIE sans jeu de mots.

  6. Avatar de Hannibal
    Hannibal

    Bravo

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