Maghreb : en pleine tension, la France exclue de certains appels d’offres

Photo : Ludovic Marin/AFP

Les relations franco-algériennes connaissent une nouvelle phase de turbulence. L’Algérie a récemment pris la décision d’exclure les entreprises françaises des appels d’offres pour l’importation de blé, un secteur économique majeur pour la France. Cette mesure s’inscrit dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes entre les deux pays.

La nomination de Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur français a particulièrement irrité Alger. Connu pour ses positions fermes sur la colonisation et la guerre d’Algérie, Retailleau représente un obstacle aux efforts de réconciliation mémorielle entrepris par le président Emmanuel Macron. Ses déclarations passées, perçues comme hostiles à toute forme de repentance, ont ravivé les sensibilités sur un sujet déjà épineux.

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Le soutien français au plan marocain concernant le Sahara occidental constitue un autre point de friction majeur. L’Algérie, qui soutient le Front Polisario, voit dans cette position une ingérence inacceptable dans ses affaires régionales. Cette divergence de vues a considérablement refroidi les relations bilatérales.

La coopération sur la gestion des flux migratoires reste également un sujet de discorde. La France reproche à l’Algérie un manque de collaboration dans le rapatriement de ses ressortissants en situation irrégulière, ce qui entrave le développement d’une relation constructive entre les deux pays.

L’exclusion des entreprises françaises du marché du blé algérien révèle la fragilité des liens économiques entre Paris et Alger. Historiquement premier fournisseur de blé de l’Algérie, la France voit sa position menacée au profit d’autres pays, notamment la Russie. Cette décision semble s’inscrire dans une stratégie algérienne visant à réduire sa dépendance économique vis-à-vis de la France et à exprimer son mécontentement face aux politiques françaises.

Le report à plusieurs reprises de la visite du président algérien en France illustre l’impasse actuelle dans les relations bilatérales. Initialement convenue lors d’un échange téléphonique entre les deux chefs d’État, cette rencontre semble désormais compromise, soulignant le manque de confiance mutuelle et la réticence de l’Algérie à s’engager dans une réconciliation rapide.

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