L’Algérie dément catégoriquement les allégations d’exclusion des entreprises françaises de son appel d’offres pour l’importation de blé prévu en octobre 2024. Cette clarification intervient suite à un rapport de l’agence Reuters, qui avait suscité des spéculations sur un possible lien avec les tensions diplomatiques entre Alger et Paris.
L’Office algérien des céréales (OAIC) a rapidement réagi en qualifiant ces informations d’erronées. Dans un communiqué officiel, l’organisme a souligné que l’importation de blé meunier est soumise à des critères purement techniques, écartant toute considération politique dans le processus de sélection des fournisseurs.
Contrairement aux interprétations initiales, l’OAIC affirme que tous les fournisseurs de céréales figurant sur sa liste restreinte sont considérés comme des partenaires stratégiques. L’organisme insiste sur le principe d’équité qui régit toutes les consultations lancées en 2024, indépendamment de l’origine des produits.
Cette mise au point s’inscrit dans un contexte plus large de diversification des sources d’approvisionnement en blé de l’Algérie. Depuis 2020, le pays a modifié son cahier des charges pour l’importation de blé tendre, élargissant la liste des fournisseurs potentiels au-delà de la France, qui dominait historiquement ce marché.
Les nouvelles exigences techniques, notamment en termes de taux de protéines, ont conduit à une évolution du paysage concurrentiel. Les blés russes et ukrainiens, offrant une teneur en protéines supérieure et des prix plus compétitifs, ont progressivement gagné des parts de marché au détriment du blé français.
Il est important de noter que cette tendance n’est pas propre à l’Algérie. D’autres grands importateurs, comme l’Égypte, ont également privilégié des alternatives au blé français ces dernières années, reflétant une évolution des besoins et des standards sur le marché international.
L’OAIC a tenu à rassurer ses partenaires européens habituels en annonçant que des consultations régulières seront organisées en fonction des besoins du marché national. L’organisme invite les fournisseurs répondant aux critères techniques et commerciaux à participer à ces appels d’offres.
Cette situation met en lumière les défis auxquels fait face l’industrie céréalière française. L’incapacité à atteindre systématiquement un taux de protéines de 11,5% dans ses blés, en partie due à des pratiques agricoles intensives, a affecté sa compétitivité sur certains marchés clés.
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