Maghreb: record dans le secteur des véhicules d’occasion

Photo Cédrick Aïtchedji

Le secteur automobile marocain connaît une transformation significative, avec le marché des véhicules d’occasion qui prend une ampleur sans précédent. En 2023, plus de 700 000 transactions ont été enregistrées dans ce segment, dépassant largement les 163 504 ventes de véhicules neufs. Cette croissance spectaculaire témoigne d’un changement profond dans les habitudes de consommation des automobilistes marocains.

L’essor du marché de l’occasion s’explique par plusieurs facteurs attractifs pour les acheteurs. Le coût nettement inférieur à celui d’un véhicule neuf reste l’argument principal. De plus, la disponibilité immédiate et la rapidité des transactions séduisent de nombreux consommateurs. Adil Berrada, garagiste casablancais, souligne également la possibilité de trouver des modèles, finitions ou couleurs rares chez les concessionnaires locaux.

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Face à cette demande croissante, le secteur commence à se structurer. Un circuit organisé émerge progressivement, représentant actuellement environ 2% des transactions totales, soit 14 000 mutations annuelles. Garagistes, distributeurs et concessionnaires investissent de plus en plus dans ce segment prometteur.

Cependant, le marché reste largement dominé par l’informel, ce qui soulève des inquiétudes quant à la fiabilité des informations et l’état technique des véhicules. Pour rassurer les acheteurs, certains opérateurs proposent désormais des garanties allant de 3 à 12 mois sur les véhicules vendus.

La Narsa (Agence Nationale de la Sécurité Routière) s’engage activement dans la réorganisation du marché. Elle a notamment lancé une plateforme en ligne pour les mutations de véhicules, permettant de vérifier l’existence d’éventuelles saisies ou oppositions. L’agence collabore également avec les organismes de crédit pour lutter contre les fraudes, particulièrement concernant les falsifications de documents de mainlevée pour les véhicules achetés à crédit.

À l’avenir, la Narsa envisage de créer un système d’interface avec d’autres institutions telles que l’Association professionnelle des sociétés de financement, la douane, la police et la gendarmerie. Cette initiative vise à améliorer l’échange d’informations, renforçant ainsi la transparence et la sécurité des transactions.

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