La menace djihadiste frappe sans relâche l’Afrique de l’Ouest depuis plus d’une décennie. Du Mali au Burkina Faso, en passant par le Niger, les groupes armés ont progressivement étendu leur emprise sur la bande sahélienne, provoquant des milliers de morts et le déplacement de millions de civils. Les attaques répétées ont déstabilisé les institutions étatiques, tandis que l’insécurité chronique a plongé des régions entières dans un cycle de violence. Face à cette déferlante, le Ghana fait figure d’exception, demeurant jusqu’à présent épargné par les violences qui secouent ses voisins.
Une frontière sous haute tension
Cette apparente immunité du Ghana face au terrorisme soulève aujourd’hui des interrogations. La frontière nord du pays, qui s’étend sur 600 kilomètres avec le Burkina Faso, cristallise les préoccupations. Des sources citées par Reuters évoquent la présence de combattants djihadistes utilisant le territoire ghanéen comme zone de repli. Les autorités ghanéennes reconnaissent ces infiltrations, tout en réfutant catégoriquement l’existence d’accords tacites avec les groupes armés.
L’or et les liens communautaires au cœur des enjeux
La préservation du Ghana par les groupes terroristes répondrait à une logique économique et sociale. Les mines d’or artisanales constituent une ressource stratégique que les djihadistes cherchent à exploiter sans attirer l’attention des forces de sécurité. La réalité du terrain révèle également l’importance des liens communautaires transfrontaliers : les populations partagent une vie sociale intense, rythmée par les cérémonies traditionnelles, les matchs de football et les festivals culturels, rendant artificielle toute séparation stricte entre les deux pays.
La riposte ghanéenne
Face à ces défis sécuritaires, Accra muscle son dispositif défensif. Le déploiement de mille soldats des forces spéciales à la frontière nord depuis avril 2023 témoigne de la volonté des autorités de contrer la menace. Le gouvernement ghanéen affiche également sa détermination à collaborer avec le Burkina Faso pour neutraliser les éléments djihadistes. Cette coopération militaire apparaît cruciale pour préserver la stabilité du Ghana et éviter qu’il ne devienne le prochain maillon faible de la lutte antiterroriste au Sahel.
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