L’ex-président bolivien Evo Morales se trouve au cœur d’une tempête judiciaire. Le ministre de la Justice, César Siles, a révélé l’ouverture d’une enquête concernant des accusations graves à l’encontre de l’ancien chef d’État. Morales est soupçonné d’avoir abusé sexuellement d’une mineure il y a huit ans, alors qu’il était encore en fonction.
Les autorités boliviennes affirment que la victime présumée, âgée de 15 ou 16 ans au moment des faits, aurait donné naissance à une fille dont Morales serait le père. Cette information a provoqué une onde de choc dans le pays andin, remettant en question l’héritage politique de celui qui a dirigé la Bolivie de 2006 à 2019.
Cette affaire s’inscrit dans un contexte politique tendu. Morales, figure emblématique de la gauche bolivienne, est en conflit ouvert avec son successeur et ancien allié, Luis Arce. Les deux hommes se disputent la direction du parti au pouvoir et convoitent la candidature pour l’élection présidentielle prévue en août 2025.
Le timing de ces révélations soulève des questions. Récemment, les procédures judiciaires visant Morales se sont multipliées. Un mandat d’arrêt, émis puis annulé, faisait déjà état d’une relation présumée entre l’ex-président et une adolescente en 2016. La procureure à l’origine de ce mandat a depuis été démise de ses fonctions, ajoutant une couche de complexité à cette affaire déjà sensible.
Face à ces accusations, Morales a réagi sur les réseaux sociaux, dénonçant une persécution politique. Il affirme que tous les gouvernements néolibéraux, y compris l’actuel, l’ont menacé et tenté de l’éliminer politiquement. Cette déclaration reflète la profonde fracture au sein de la gauche bolivienne.
L’ancien ministre de l’Intérieur de Morales, Carlos Romero, a déclaré que pas moins de cinq procédures judiciaires avaient été lancées contre l’ex-président. Selon lui, Morales vivrait actuellement sous la protection d’agriculteurs dans son fief du Chapare, illustrant la base de soutien populaire dont il bénéficie encore.
Ces développements interviennent alors que la justice bolivienne a interdit à Morales de se présenter à la prochaine élection présidentielle. Cependant, soutenu par une faction de son parti, il tente de faire plier les tribunaux pour maintenir ses ambitions politiques.
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