Après plusieurs décennies de pause, le Bénin va renouer avec la production et l’exportation de pétrole en 2025. L’annonce de cette reprise a été confirmée par Wilfried Houngbédji, porte-parole du gouvernement, qui a apporté des précisions lors d’une rencontre avec la presse le jeudi 31 octobre 2024. Selon les informations fournies, ce redémarrage concerne les résidus du bloc 1 du champ pétrolier de Sèmè-Kraké, exploité dans les années 80.
Wilfried Houngbédji a expliqué que cette reprise est motivée par une stratégie claire. Il indique qu’une entreprise qui accepte de se lancer dans l’exploitation de ces résidus au Bénin a probablement identifié des potentiels de ressources supplémentaires. Cela pourrait signifier que les études préliminaires ont révélé une extension ou une richesse inexplorée dans cette zone. Pour le gouvernement, il est plus avantageux de reprendre rapidement les activités d’extraction, en laissant place à des recherches approfondies qui se poursuivront en parallèle pour évaluer d’autres gisements.
Le Bénin a produit du pétrole…
L’annonce de cette reprise pétrolière pourrait soulever des questions quant à son lien avec le récent pipeline construit entre le Niger et le Bénin. Mais le porte-parole du gouvernement a clarifié ce point : « Le Bénin a produit du pétrole dans les années 80 sans pipeline. La nouvelle exploitation du bloc 1 est donc indépendante des infrastructures récemment développées avec le Niger et la Chine. » Toutefois, les accords tripartites entre le Bénin, le Niger et la Chine incluent des clauses pour un éventuel recours aux infrastructures de ce pipeline, si le besoin se faisait sentir dans le futur. Les techniciens sont déjà préparés pour ajuster la gestion de ces ressources selon les besoins du Bénin.
En parallèle de l’exploitation de ce bloc 1, le gouvernement béninois poursuit des efforts de prospection sur d’autres sites. Selon Houngbédji, des « promesses de gisements » ont été repérées à travers des relevés techniques, aussi bien offshore qu’onshore. Ces indices, repérés lors de scan des sous-sols béninois, laissent entrevoir des potentiels encore inexploités. Les entreprises spécialisées mèneront des recherches approfondies pour déterminer la quantité, la localisation exacte et les possibilités d’extraction de ces nouvelles ressources.
Des millions de barils
Les résidus du bloc 1, que le Bénin prévoit d’exploiter dès 2025, sont estimés à « quelques millions de barils », a annoncé Houngbédji. Il a précisé que, bien que modestes par rapport aux standards internationaux, ces volumes représentent une opportunité économique pour le Bénin. La production de ce champ pourrait également ouvrir la voie à une diversification des ressources du pays et renforcer sa position dans le secteur pétrolier de la sous-région.
Samou Adambi, ministre de l’Énergie, a réaffirmé que cette reprise pétrolière est une opportunité historique pour le Bénin, qui s’engage à valoriser de manière durable les ressources de son sous-sol tout en respectant les accords internationaux et en assurant des retombées économiques pour les Béninois. « L’année prochaine, je rassure que le gouvernement mettra tout en œuvre pour commencer par extraire en eaux profondes de l’or noir au Bénin. L’année prochaine, par la grâce de Dieu, nous allons commencer à être pays producteur et exportateur de pétrole brut », a-t-il annoncé
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