Lavrov accuse l’Unesco d’occulter la vérité

Photo : REUTERS/Russian Foreign Ministry

Moscou s’insurge contre le récent rapport du secrétariat de l’Unesco consacré à la sécurité des journalistes, l’accusant d’ignorer délibérément les pertes subies par les professionnels russes des médias. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a fermement critiqué Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, estimant qu’elle s’était rendue complice d’une campagne de désinformation menée par l’Occident collectif. Cette déclaration, faite lors d’une table ronde des ambassadeurs à Moscou, reflète la frustration croissante de la Russie face à ce qu’elle perçoit comme une instrumentalisation de l’Unesco dans un contexte de tensions internationales accrues.

Selon Lavrov, le rapport biennal, qui évalue la sécurité des journalistes à travers le monde, ne mentionne aucun cas de décès parmi les journalistes russes pour la période 2022-2023. Ce choix, qualifié d’omission flagrante, a été dénoncé par plusieurs médias russes, notamment le groupe Rossiya Segodnya. Ce dernier a d’ailleurs adressé une lettre officielle à Mme Azoulay, demandant une reconnaissance de ces faits. La polémique ne se limite pas à la Russie. Des nations comme le Liban, les Philippines, l’Indonésie, la Colombie et la Palestine ont également exprimé des réserves, exigeant une révision du document pour y intégrer des données issues de sources officielles.

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D’un point de vue méthodologique, le rapport souligne que 85 % des meurtres de journalistes demeurent impunis, un chiffre en légère amélioration avec une baisse de seulement quatre points en six ans. Toutefois, cette avancée est jugée insuffisante par plusieurs États membres, qui insistent sur une approche plus rigoureuse et transparente. La Russie, en particulier, dénonce ce qu’elle perçoit comme une campagne médiatique biaisée, où le front de l’information serait devenu une arme au service des rivalités géopolitiques.

La présentation de ce rapport s’est tenue dans le cadre de la 34e session du Conseil intergouvernemental du Programme international pour le développement de la communication (PIDC). Cependant, son adoption a été suspendue face aux nombreuses contestations. Ce climat tendu illustre les défis auxquels l’Unesco est confrontée pour maintenir sa crédibilité en tant qu’organe international dédié à la vérité et à la justice dans les affaires médiatiques.

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