Pendant son premier mandat (2016-2020), Donald Trump avait fait des droits de douane sa marque de fabrique, n’hésitant pas à imposer des tarifs punitifs sur l’acier, l’aluminium et de nombreux autres produits, provoquant des tensions commerciales avec la Chine mais aussi avec des alliés traditionnels comme l’Union européenne et le Canada. Après sa récente victoire à l’élection présidentielle, les analystes anticipent déjà le retour de cette politique protectionniste agressive dès son installation à la Maison Blanche en 2025.
Les agriculteurs américains pris entre deux feux
Les taxes sur les engrais phosphatés marocains viennent d’augmenter, passant de 14,21% à 16,81%, selon une annonce du Département du Commerce américain. Cette hausse affecte rétroactivement les importations de 2022 et restera en vigueur au moins jusqu’en 2026. Cette décision intervient alors que le secteur agricole américain traverse une période délicate, avec des coûts de production en hausse. La situation représente un défi majeur pour les fermiers qui dépendent de ces engrais pour maintenir leurs rendements à des niveaux compétitifs.
OCP conteste la décision américaine
Le groupe OCP, géant marocain des phosphates, ne compte pas rester les bras croisés face à cette décision qu’il qualifie de « profondément viciée« . L’entreprise a déjà engagé des procédures d’appel devant la Cour du commerce international des États-Unis, arguant que les méthodologies utilisées par le Département du Commerce américain ne respectent pas la législation en vigueur. Cette bataille juridique prend une tournure particulière sachant que quelques mois plus tôt, en novembre 2023, une première révision administrative avait abouti à une baisse spectaculaire des tarifs, les ramenant de 19,97% à 2,12%. Le groupe marocain, qui se positionne comme un partenaire historique des agriculteurs américains, met en avant son rôle stratégique dans la sécurité alimentaire mondiale et la résilience des chaînes d’approvisionnement agricoles.
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